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Les prisonniers de Moroni en grève

Les détenus de la maison d’arrêt de Moroni sont en grève depuis ce samedi matin. Objectif affiché par les contestataires: l’amélioration de leurs conditions de vie. Ils sont en effet confrontés à la promiscuité, au manque d’eau et de nourriture et ont du mal à se faire soigner quand ils sont malades.

Depuis ce 16 juillet, les prisonniers de la maison d’arrêt de Moroni sont en grève. A ce titre, ils ne recevront plus de visite« jusqu’à ce que nos revendications soient prises en compte ». Ils entendent dénoncer leurs conditions de vie « bestiales ». « Nous sommes 327 prisonniers alors que cette prison est prévue pour accueillir moins de 100 personnes », indique un détenu. A « Chambre B », le dortoir le plus mal famé de la prison, ils sont plus de 130 à y être entassés. « La promiscuité est telle que nous sommes littéralement les uns sur les autres », témoigne-t-on. Fait encore plus grave, il y a des prévenus qui ont depuis longtemps dépassé le délai de détention préventive qui est de 4 mois renouvelable une fois.

Photo d’une cellule de la prison

« Plusieurs prisonniers de droit commun sont ici depuis 2 ans sans jugement », affirme-t-on. Au-delà de la surpopulation carcérale, c’est l’eau qui manque. « Les citernes sont vides depuis plusieurs jours. L’eau courante coule des robinets 3 petites heures par jour, la situation est intenable », ajoute-t-on. Comment faire pour se laver, faire ses besoins, ses ablutions dans de telles conditions, s’interrogent les détenus. L’odeur de la maison d’arrêt est pestilentielle, mélange d’odeur de caniveau et d’immondices.

Comme si cela ne suffisait pas, cela fait au moins une semaine que les prisonniers ne reçoivent plus leur ration alimentaire. « L’Etat nous garantit un repas par jour. Ce sont surtout ceux qui n’attendent rien de l’extérieur qui en tirent bénéfice. Aujourd’hui, ils vivent de la solidarité des autres détenus », explique-t-on. L’on oublie souvent que parmi la population carcérale, il y a ceux dont les familles n’arrivent à s’occuper d’eux faute de moyens ou parce qu’elles sont trop éloignées géographiquement.

Sans compter le parcours du combattant du malade qui veut se faire soigner. Ce serait, à en croire de nombreux interlocuteurs, là encore la croix et la bannière pour voir un médecin.

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