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Les leaders du G10 déplorent l’absence des opposants restés en France

Les formations réunies au sein du G10 estiment que les Comoriens qui manifestent tous les week-ends en France, tout comme les opposants restés au pays ont leur mot à dire dans le dialogue et auraient donc dû être invités pour aborder les points de friction et exprimer leurs points de vue.

Les partis du G10 se sont exprimés hier au cours d’une conférence de presse tenue au restaurant Le select. Sans surprise, il n’y a eu que deux sujets d’actualité qui étaient à l’ordre du jour. D’abord le dialogue inter-comoriens puis le crash du vol de la compagnie Ab aviation. Sur ce dernier point, les conférenciers ont, dans un premier temps, exprimé leur compassion envers les familles éplorées par ce drame.

Si les leaders du G10 saluent les efforts déployés par le gouvernement notamment la mise en place des commissions d’enquête, ils estiment que “les autorités n’ont pas suffisamment déployé les moyens à temps”, revenant sur quelques faits de l’accident. “La vie du citoyen comorien prime sur tout. Ce qui s’est passé nous touche tous profondément en tant que Comoriens. L’accident est survenu l’après-midi, mais aucune autorité ne s’est exprimée, ni le procureur encore moins le ministre des Transports. Il a fallu attendre le soir pour que le délégué à la Défense se prononce. C’est regrettable”, a déploré le secrétaire général du G10, Saandi Ibrahim.

Cette conférence intervient trois jours après la sortie d’un communiqué de ce courant qui refuse de prendre l’étiquette de partis d’opposition. Dans ce document publié samedi, les partis avaient réclamé qu’on décrète trois jours de deuil national et le report de quelques jours du dialogue national, qui s’est ouvert lundi. Le temps de connaitre un peu plus les causes de l’accident et partager la douleur avec les familles.

Le caractère inclusif du dialogue

“Toutes ces propositions n’ont pas été prises en compte”, notent avec amertume les leaders du G10 qui se disent “exclus du processus”, selon leurs termes. “A défaut d’annuler les festivités liées à la visite du président sénégalais, ils auraient pu se pencher simultanément sur le drame. Hélas, rien n’a été fait”, regrettent les conférenciers. Au sujet du dialogue inter comoriens, la position du G10 n’a pas changé d’un iota. La plateforme politique présidée par l’ancien gouverneur Mohamed Abdouloihabi, persiste et signe que sans les partis dont les points divergent avec le pouvoir ne seront pas invités, “le dialogue perd son sens”, d’après eux. “ Depuis juillet 2021 que l’idée d’organiser un dialogue s’est invitée sur la scène politique, nous étions les premiers à nous en accaparer. Mais, on se rend compte qu’il n’est plus inclusif”, a souligné, Mohamed Abdouloihabi qui estime qu’on ne peut parler de dialogue sans aborder les sujets de friction.

Et l’ancien ambassadeur Mohamed Ali Dia d’enchainer : “Il aurait fallu même aller chercher ceux qui manifestent tous les dimanches à Paris et à Marseille pour venir s’asseoir autour de la même table et discuter les points d’achoppement pour le bien du pays. C’est ça le dialogue”. Le G10 a toujours plaidé sans succès pour l’inclusion dans les thématiques du dialogue des recommandations issues des assises nationales. “Les conclusions des assises auraient pu servir de base pour tout développement du pays. Mais, ils ont uniquement choisi les résolutions qui les arrangeaient. “Qu’est ce qui dit qu’avec ce dialogue, il ne cherchait pas à s’éterniser encore plus au pouvoir”, s’interroge l’ancien conseiller, Said Abdou.

Abdou Moustoifa/ Alwatwan

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