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L’année 2024 sera marquée par les élections présidentielles et des gouverneurs aux Comores, un scrutin qui suscite déjà de vives controverses. En effet, la liste des candidats retenus par la Cour suprême a été publiée, et elle fait apparaître plusieurs exclusions et inégalités.
Parmi les candidats écartés, on trouve tous ceux qui sont issus de la diaspora, qui représentent pourtant une part importante de la population comorienne. Selon la Constitution, il faut résider aux Comores depuis au moins cinq ans pour être éligible, ce qui prive de nombreux compatriotes de leur droit à se présenter ou à voter.
Par ailleurs, les candidats jeunes et novateurs, qui étaient capables de proposer de nouvelles idées et une nouvelle façon de voir les choses, ont également été rejetés. Ce sont les vieux dinosaures de la politique, qui ont toujours été là, qui ont toujours été aux affaires et qui reviennent encore, qui ont été acceptés. Parmi eux, le président sortant Azali Assoumani, qui brigue un troisième mandat, après avoir modifié la Constitution en 2018 pour se maintenir au pouvoir.
Mais ce qui frappe plus l’opinion publique, c’est le fait qu’en pleine effervescence électorale, un autre problème passe presque inaperçu, alors qu’il est essentiel : c’est celui de l’éducation. Le syndicat des enseignants fait grève depuis plus de deux semaines, et jusqu’à maintenant, aucune solution n’a été trouvée. Les enseignants réclament l’application de la nouvelle grille indiciaire, qui leur permettrait d’avoir une meilleure rémunération, ainsi qu’une revalorisation du point d’indice, qui est resté inchangé depuis des années.
Comment peut-on aller aux élections, alors que l’éducation est en danger ? Comment peut-on espérer un avenir meilleur pour les Comores, alors que les élèves ne vont pas à l’école, et que le gouvernement n’en a cure ? Comment peut-on faire confiance aux candidats, alors qu’ils ne présentent pas de vrai programme, ni de solution nouvelle, mais qu’ils se contentent de reproduire les mêmes schémas qui ont conduit le pays à la stagnation et à la pauvreté ?
On est dans une situation très compliquée aux Comores, où les enjeux électoraux occultent les enjeux sociaux, où la conquête du pouvoir prime sur le bien-être du peuple, où la démocratie est bafouée par les intérêts personnels. Il est temps que les Comoriens se mobilisent pour exiger le respect de leurs droits, de leur voix, et de leur avenir.
ANTUF Chaharane
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