Les Comores, confrontées à une pénurie de riz depuis plusieurs années, peinent à stabiliser l’approvisionnement de cette denrée essentielle. Alors que l’État a récemment mis fin au monopole de l’Onicor sur le marché du riz, cette société reste à la peine, luttant contre une gestion chaotique et des pénuries à répétition. L’annonce de l’arrivée prochaine de 50 conteneurs d’ici mi-juin et de 20 000 tonnes de riz d’ici la fin du mois de juin par l’Onicor pourrait-elle enfin apporter une solution durable?
L’approvisionnement en riz reste très limité. Actuellement, seulement 550 sacs de riz sont distribués sur le marché comorien, tandis que 180 conteneurs de riz, dont 90 destinés à Ndzuwani et 90 à Ngazidja, sont toujours en attente de déchargement. La situation est encore plus critique à Mwali, où des problèmes maritimes empêchent l’arrivée du riz, exacerbant la crise alimentaire locale.
Omardine Mohamed, chef commercial de l’Onicor, se veut optimiste. Il assure que l’arrivée des 20 000 tonnes de riz d’ici la fin juin mettra un terme à cette crise, avec une répartition de 60 % des stocks à Ndzuwani et 40 % à Ngazidja. Cependant, cette promesse laisse les Comoriens sceptiques, notamment à l’approche de la saison des grands mariages, période de forte consommation. Les doutes sont amplifiés par les récentes déclarations d’Omardine Mohamed concernant les 90 conteneurs de riz arrivés au port de Moroni, dont 40 % étaient pourris, soulignant les défis logistiques et de stockage auxquels l’Onicor doit faire face.
La libéralisation du marché du riz, actée par le décret présidentiel N°23-060/PR, était censée offrir une bouffée d’oxygène aux citoyens. Pourtant, les Comores continuent de subir des pénuries de riz fréquentes, malgré les annonces répétées de l’Onicor concernant des stocks d’urgence. Cette situation pousse les prix à la hausse, aggravant la précarité alimentaire.
Alors que le pays espère un retour à la normale avec les nouvelles importations prévues, les Comoriens restent en attente de solutions concrètes et durables. La gestion actuelle et les politiques de vente semblent inefficaces pour endiguer les pénuries. L’arrivée imminente des stocks annoncés sera-t-elle suffisante pour stabiliser le marché?
Misbah Saïd
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