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Leçon des rumeurs qui courent

a7c313a7Il court, il hcourt des rumeurs d’origine incertaines et d’acabits divers sur l’interdiction de Sambi d’être candidat à la présidentielle de 2016. Tout le monde s’en mêle. Le pouvoir finissant verse tout son poids dans cette rumeur au point d’y mêler la communauté internationale. L’U A et l’OIF, toutes deux pré-carrées de la France, sont appelées à la rescousse pour étayer la fausse thèse d’une menace de la paix et de la stabilité si jamais Sambi est candidat. Je m’interroge donc sur la stratégie des adversaires politiques à Sambi. Ce qu’il est aisé de comprendre dans cette démarche c’est que :

– tout ce monde a bel et bien une peur bleue de l’ancien raïs;
– tout ce monde n’avance aucun argument politique pour contrer leur adversaire. Après avoir usé sans preuves et sans succès dans nos mosquées et madjiliss de tous les moyens occultes et utilisé les grands charlatans, griots de toute gabarit pour faire passer et admettre à l’opinion que Sambi est chiite, les voici maintenant figés à le présenter comme une menace contre la paix civile, l’ordre public et la stabilité politique dans le pays. Mais franchement comment fonctionne le cerveau de ces gens ? Où vont- ils chercher tout ça pour nourrir leur haine ? D’accord nous avons nous aussi nos schizophrènes, nous avons, et pourquoi pas nos démons de minuit, mais tout de même. Je veux bien croire que on voudrait qu’en politique tous le coups sont permis. Mais ce n’est pas vrai. Il existe une éthique morale dans la politique. Il existe des frontières infranchissables ne serait-ce que pour sauver un semblant de savoir-vivre, minimum nécessaire pour cohabiter. N’est-ce pas le comorien qui dit :  »mruhula na utsumwandza trongadju ». Non, Sambi et son parti Juwa ne constituent en rien une quelconque menace pour notre pays. Bien au contraire, ils s’efforcent, malgré toutes les provocations, les vexations, les humiliations et les attaques diverses dont ils font l’objet, à calmer et contenir les jeunes du parti qui, excédés par tant d’injustice et de provocations veulent en découdre avec ceux d’en face qui  »actent  » ou commanditent ces injustices, ces viols de conscience et ces usurpations de droits. Ils développent dans leurs combats politiques de nombreuses initiatives pour demander simplement le respect des lois et la satisfaction des revendications légitimes des Comoriens à avoir de l’eau, de l’électricité, des soins de santé et une éducation pour les enfants. Pardon, si dire et exiger cela sans tambours ni trompettes c’est vouloir  »une guerre civile », comme le déclare à chaque micro qui lui est tendu, alors l’actuel ministre de l’intérieur a été à lui tout seul il n’y a pas si longtemps que ça un général de corps d’armée en la matière car, il y a quelques mois, alors opposant avéré et farouche de Sambi et d’Ikililou, il n’avait que ce langage à la bouche et disait avec beaucoup de fracas tout cela sans qu’on l’ait accusé de quoi que se soit ou inquiété sa quiétude d’opposant acharné. J’ai occupé le fauteuil qui le reçoit dans son bureau chaque jour et il ne mais jamais venu à l’esprit un seul instant que lui et les siens menaçaient l’ordre public ou la paix et la stabilité. Lui et les siens ont fait un large front uni de granit contre Sambi qu’ils accusaient à tort de vouloir s’éterniser au pouvoir et de refuser de faire régner Moili, lui et les siens de la CRC ont organisé plusieurs manifestations de rues, marché des kilomètres et des kilomètres, franchi les frontières pour demander appui à l’extérieur sans que j’eus à considérer un seul instant qu’ils menaçaient l’ordre public. Aucun d’eux n’a été interpellé une seule fois, alors que j’étais chargé de l’armée et de la police. Je comprenais alors qu’ils avaient strictement le droit de s’exprimer, manifester, de se rassembler et de revendiquer. Ce droit et cette liberté là sont reconnus a chaque citoyen, a chaque groupe par notre constitution dans sa préambule. Ils sont inaliénables car les seuls garantis de la démocratie, la garantie de l’ordre et de la paix sociale. Je continue à croire que c’est seulement si on les bafoue, on les prive aux citoyens qu’on menace l’ordre et la paix car on produit alors des frustrations, des dénis de liberté et de droits qui finissent par écœurer et pousser à l’explosion sociale. Ma vie durant, je ne fais que me battre pour ça. Un ministre de l’intérieur à entre autres missions celle de veiller à l’ordre public et à la paix civile et non à pousser à la révolte et au désordre par ses propos et son action. Il n’a pas à ôter le droit mais plutôt à veiller à son respect, à prévenir tout ce qui peut le piétiner et provoquer des émeutes, des troubles. Les manifestations, les rassemblements, les réunions publiques, le ministère de l’intérieur les encadre, les surveille pour empêcher tout débordement, incidents susceptibles de troubler l’ordre public. Mais, le ministère de l’intérieur n’a pas pour mission d’interdire ce que la loi autorise, surtout pas, à moins que la preuve est établie que la menace est vraiment réelle et imminente.

Alors, de grâce, arrêtons de jouer les pompiers-piromanes.

M Ibrahim Mhumadi SIDI

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1 commentaire sur Leçon des rumeurs qui courent

  1. hewé kourantsi nawé ngo djouwo houka wewé wawé yicho tsahawo yezi chatsi ma rekebecho hoka yeka marekebecho ngawena ze atout wouké candidat zabari hindri woutso henda yepvanou hou renguéza houka bourhani kanadjoi henda haroumoi ze primaire za he parti juwa hapvo yatsiyo halafou ngowendo waroiyé mdrou yatso mgazidja yadje yendé candidat haroumoi ze primaire za ngazidja

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