Opinion libre. Arbitrage : tirée du foot, son équivalent pour gérer un conflit c’est la médiation. Azali peut il ignorer qu’il a déjà reçu le carton jaune de l’UA? Le moins qu’on puisse dire, il est fort probable qu’il a eu un terrible avertissement pour qu’il ait fini par accepter de faire une concession qui lui rendra par la suite mal à l’aise.
Sommé par l’UA de promouvoir un consensus politique par le biais d’un dialogue inclusif, Azali a senti le danger de sanctions pesant sur son clique au pouvoir. Fidèle a sa façon, il a malhonnêtement abdiqué pour gagner du temps. Si non, Comment expliquer qu’il allait se foutre davantage de la gueule de la communauté internationale (CI) ?
Mal lui en a pris. Après que l’opposition eut refusé de marcher sur son manège, Azali a de quoi à être traumatisé. L’UA est actuellement aux Comores pour voir de prêt le replay de l’action qui a conduit l’opposition a quitté le terrain de jeu par la civière. Son rôle d’arbitre est d’établir si c’est de la simulation ou le résultat d’une croche pied volontaire d’Azali obligeant ses adversaires à jeter l’éponge. Sur ce, il est indéniable que la CI a déjà compris le jeu d’Azali : Il ne peut gagner aucune compétition que par une arnaque électorale. Cela suffira t-il à motiver l’emprisonnement des Sambistes pour qu’il soit seul sur le terrain politique ?
Quoi de plus logique que de comprendre que l’emprisonnement de Sambi est l’œuvre d’une justice attrape-nigaud pour faire gagner Azali aux prochaines élections. A preuve, beaucoup de noms sont cités dans ce simulacre d’enquête et pourtant tous ceux qui ne sont pas issus du JUWA s’en tirent en toute impunité. Sinon pourquoi Ikililou, Abou Achirafi, Houmed Msaidié, Mamadou sont libres , contrairement à Sambi qui est séquestré depuis 6 mois.
Bien que la communauté internationale ait accepté le deadline pour lui donner du temps au dialogue inter comorien, elle est offusquée par les sottises du dictateur qui s’emballe à organiser unilatéralement des élections anticipées dans 5 mois. Partout où ce putschiste balance qu’il a mis son mandat en jeu, il est la risée de tout quand on sait qu’il a chargé la justice de disqualifier ses adversaires politiques. D’autant plus qu’il faut s’en convaincre qu’Azali a de quoi s’inquiéter puisqu’aux dernières élections, il a même été battu par Bourhane dans son propre fief du Hambou.
Cela semble dire que la CI est maintenant convaincu que le dialogue inter comorien est un leurre. Pendant qu’elle est occupée à brailler sur la question de la libération des prisonniers politiques pour que toutes les tendances puissent prendre part au dialogue – éventuellement aux élections à venir-, le dictateur n’a d’ouïe que pour se faire élire sans adversaire politique quoi que le prix soit une hécatombe.
Enfin, Azali s’est il bien entraîné pour affronter la communauté international (CI) ? Peut importe son obscurantisme politique, il doit comprendre qu’Andry rajoelina le pensait aussi. Dans un procès rocambolesque, l’homme fort de la transition a condamné ravalomana afin de s’offrir un boulevard électoral.
Tout cela pour s’en apercevoir que l’UA à un schéma qui a pour antécédent Madagascar. Et puisque dans les mêmes circonstances, il produira les mêmes effets, elle a débarqué aux Comores pour siffler la fin du jeu.
L’on se demande, entre se conformer aux recommandations de l’UA et exposer le pays à des pénibles sanctions, le putschiste ne doit-il pas placer les intérêts du pays au dessus en faisant taire son égoïsme politique?
Par Cap Patrie
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