Depuis quelques jours, une nouvelle cargaison de riz ordinaire a fait son apparition sur les marchés comoriens. Pourtant, loin de soulager les ménages après des mois de pénurie, ce riz suscite critiques et mécontentements. La qualité du produit, bien différente de celle à laquelle les Comoriens sont habitués, divise et déçoit, tant chez les professionnels de la restauration que chez les particuliers.
Un riz ordinaire sous les feux de la critique
Importée par des opérateurs économiques détenteurs d’une licence délivrée par le ministère de l’Économie, cette nouvelle cargaison de riz est désormais disponible dans la plupart des magasins de la capitale. Proposé à un prix de 11 500 francs pour un sac de 25 kg, ce riz semblait, à première vue, répondre à la demande croissante de la population. Cependant, les premiers retours sont loin d’être favorables.
« La qualité est différente de celle qu’on est habitué à consommer », témoignent plusieurs cuisiniers et restaurateurs. Ce riz poserait un véritable casse-tête en cuisine, rendant la cuisson plus difficile et le résultat souvent insatisfaisant. Fatouhia Said, serveuse dans un restaurant de la capitale, partage son expérience : « Si vous mettez trop d’eau, le riz devient mou et pâteux. Avec moins d’eau, il est mangeable mais on en perd en quantité. »
Une adaptation laborieuse ou un réel problème de qualité ?
Si certains estiment que les cuisiniers doivent ajuster leurs méthodes de préparation, d’autres, comme Farhati Maoulida, commerçante, pointent du doigt un défaut intrinsèque du produit. « Ce riz est différent de celui que l’Onicor avait l’habitude de commander. Il ne s’adapte pas à la cuisson, mais nous n’avons pas d’autre choix », déplore-t-elle.
Un sentiment partagé par de nombreux consommateurs, à l’image de Ramlat Said Ibrahim, étudiante en droit. « J’ai tout essayé pour obtenir une cuisson correcte, mais le résultat est toujours le même : un riz trop mou, qui donne l’impression de manger une bouillie pour bébé. »
Les restaurateurs sous pression
Les restaurateurs, en première ligne, subissent de plein fouet les critiques de leur clientèle. Zalhata Ibrahim, qui gère un restaurant populaire près de l’ambassade de Chine, confie : « Avant, je servais du riz Basmati, mais cela revenait trop cher. Avec ce nouveau riz, mes clients se plaignent quotidiennement, me disant que je leur sers de la bouillie. »
Un défi à relever pour les autorités et les importateurs
Face à ces retours négatifs, il devient impératif pour les autorités et les importateurs de revoir la qualité des cargaisons futures. Si la pénurie de riz a pu être résolue temporairement, le mécontentement général montre que la solution actuelle est loin d’être satisfaisante. Les consommateurs comoriens méritent un produit à la hauteur de leurs attentes, tant en termes de goût que de praticité.
L’enjeu est désormais de trouver un équilibre entre l’accessibilité du riz et sa qualité, afin de redonner confiance aux ménages et aux professionnels qui en dépendent.
Saïd Hassan Oumouri
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