La machine à broyer est lancée à tombeau ouvert ! La fosse commune des morts-vivant est ouverte, sous la bannière de l’Emergence des condamnations vente-aux-enchères et aux surenchères verbales. Plus de 120 jours après notre incarcération pour « atteinte à la porosité de l’Etat », nous voici « enfermés à perpétuité », « à vie ou à mort », pour dire les shows’Z clairement, et condamnés aux travaux forcés !
Après tout, que peut-on attendre lorsque l’on nait « au bagne », notre beau et triste pays qui reste toujours le nôtre, étant donné que l’on ne nous a pas déchu de la nationalité comorienne !
Contre nous, la sentence a retenti, comme une vraie balle de revolver, cynique, cruelle et à mort lente : « à perpétuité » ! 1, 2, 3, 4 ! Et pour la seule femme, l’égalité du genre n’a pas été respectée : « 20 ans de réclusion criminelle, par compassion »
Tandis que l’arme rouillée, hors d’état de nuire, que l’on aurait retrouvée chez l’un des condamnés, unique pièce et preuve à conviction de nos intentions criminelles supposées, n’a mis personne à terre, contrairement aux armes réelles utilisées à outrance à Iconi, ville martyre, et qui ont mis Gazon sur le gazon avant d’être enterré !
Les bagnards que nous sommes devenus désormais, n’avons pas été jugés et pour cause, il n’y avait ni preuve, ni juge, ni accusé à la barre, ni avocat. Il y avait toute injuste, 2+6+1 accusateurs déterminés à en finir avec nous, le plus rapidement et lapidé-ment possible : nom de code « Cour de l’insécurité de l’Etat ! »
Bons abrutis, madame et messieurs de la Cour ! Courrez toujours derrière les mieux offrants, les sous et la servilité ! Le droit que vous avez fait semblant d’apprendre, plusieurs années durant, vous condamne jusqu’à tant pis, pour déni du droit et crime contre ce même droit, et le bon sens que le bon Dieu a asséché de vos cœurs desséchés !
Mais peut-être, est-ce moi qui perds la tête ! C’est la balle sortie de l’arme rouillée et inutilisable, retrouvée dit-on, chez l’un des condamnés, qui a fait vaciller et fait tomber le Président en public dernièrement ! Là au moins, et dans le cas d’espèce, il y avait plusieurs témoins oculaires ! Que n’a-t-on pas versé cette forfaiture de lèse-majesté sur nos chefs de condamnation à perpète !
Saisissez-vous de ce dossier, contre X, madame et messieurs, car il y a matière ! Et au regard de vos compétences et vos prouesses à l’en-droit du pouvoir, vous pouvez à nouveau siéger et faire tomber à votre tour qui bon vous semble !
Ne laissez pas le Président tomber tout seul, sinon vous risquez la chaise électrique si la Ma-mwe le permet !
Quant à vous, mes chers compatriotes comoriens et comoriennes « présentement libres » ?, n’oubliez pas, vous êtes toutes et tous, des condamnés en sursis, si vous ne faites pas allégeance.
Pour nous, à défaut de preuves sous-scellées, notre sort a été scellé par le Commis-émissaire-mercenaire de la République et le tribunal de la bassesse-cour improvisée, de l’insécurité de l’Etat.
Un seul risque nous menace, désormais, celui de recouvrer notre honneur et notre liberté souillés et jetés aux chiens !
Matricule X
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