La souveraineté appartient au peuple

Opinion libre: Lorsque les députés se sont réunis en urgence le 6 juillet 1975, pour voter à l’unanimité l’indépendance du pays, la puissance coloniale n’a eu à rien faire que accepter, la volonté des représentants du peuple comorien.

Les députés sont l’emanation de la souveraineté du peuple. Quand aujourd’hui, le président de l’Union des Comores, crache sur la volonté du peuple en passant outre, dans le mépris total, du vote des députés représentant la nation, la souveraineté n’est pas respectée.

Quand la constitution est bafouee, violée en permanence, charcutee pour les petits intérêts d’un seul homme, de sa famille et de son clan, on dit que la souveraineté n’est pas respectée.

Quand la cour constitutionnelle est dissoute pour servir les intérêts d’un clan mafieux, la souveraineté du peuple est confisquée.

Quand un référendum rocambolesque est organisé dans la magouille, la fraude, et contre les résolutions du congrès des élus de la nation comorienne (députés et conseillers des îles), la souveraineté du peuple est confisquée.

Quand ce même référendum n’a vu la participation que de 6% des votants, et qu’il a été consacré et reconnu par une Ceni et une cour de la honte suprême, alors on dit que la souveraineté est pietinee par le pouvoir, avec le soutien indéfectible d’une armée dont les chefs sont à la solde du clan régnant.

Quand cette armée pousse le ridicule en bourrant les urnes, en emprisonnant les opposants, les intellectuels, les journalistes, et tous ceux qui osent dire Non à la barbarie et à la tyrannie sanguinaire, on dit que la souveraineté est écrasée.

Quand cette même armée élimine physiquement certains de ses officiers qui refusent cette succession de coups de force, alors la souveraineté du peuple est inexistante.

Quand les accords de fomboni, qui représentent le poumon de notre République, sont effacés par la force militaire, la souveraineté est morte.

Alors quand un tyran putschiste fou de surcroît se proclame président pour 10 ans (ou à vie, comme il le laisse sous entendre), avec le soutien de l’armée, alors on se trouve dans un régime où le peuple n’a plus son mot à dire. C’est l’appartheid, la colonisation, l’occupation nazie.

Quand le peuple subit ces injustices, brimades, intimidations, tortures, exactions, assassinats, et que ses droits sont systématiquement bafoues, alors il faut une résistance intérieure, il faut des soutiens extérieurs, le peuple ne peut compter que sur Allah, et les partenaires internationaux qui le prendraient en pitié.

Si plus de 500.000 comoriens ou d’origine se trouvent en France, la moitié de la population dans l’archipel, et que dans son écrasante majorité, cette diaspora rejette la tyrannie sanguinaire et la prise d’otages du pays et du peuple par la famille du tyran et de la mafia internationale qui la soutient, et que cette diaspora, avec le peuple et ses représentants régulièrement élus, lance un appel au secours, et demande de l’aide, et surtout à la France, cela va de soi.

Si la diaspora en Tanzanie, demande l’aide du gouvernement tanzanien pour secourir le peuple comorien, cela va de soi.

Si la diaspora comorienne à Madagascar demande l’aide du gouvernement malgache pour secourir le peuple comorien, cela va de soi.

Si la diaspora comorienne aux Etats Unis demande l’aide du gouvernement américain pour secourir le peuple comorien, cela va de soi.

C’est une évidence, le pays subit une occupation pire que la coloniale, pire que la nazie, pire que l’appartheid, car, il s’agit d’une mafia familiale sanguinaire qui s’accapare des richesses du pays, en assassinant à tout bout de champ ceux qui osent dire Non, en emprisonnant tous ceux qui osent résister. Le peuple comorien à besoin, plus que jamais, qu’on l’aide à se libérer de ce clan mafieux.
Abdourahmane Mahamoud