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La FIFA prévoit des sanctions sévères : les Comores risquent gros à cause d’un panneau politique au Stade National

 

Cette semaine, une controverse a éclaté aux Comores après la publication sur les réseaux sociaux d’une photo prise à l’entrée du Stade International de Malouzini, situé à Moroni. Ce cliché montre un écriteau flambant neuf portant en grand le mot « Renouveau », installé dans le cadre des travaux visant à remettre le stade aux normes exigées par la FIFA. Ces travaux sont cruciaux pour permettre à ce stade d’accueillir à nouveau des matchs internationaux, après plus de trois mois d’inactivité.

Cependant, ce panneau a immédiatement suscité des réactions indignées parmi les internautes comoriens. Le terme « Renouveau » est en effet le slogan officiel du parti au pouvoir, le CRC, qui l’utilise depuis les élections de janvier 2024 pour symboliser le changement annoncé dans la composition et la gouvernance de son nouveau gouvernement.

Un symbole controversé dans un lieu apolitique

Pour de nombreux citoyens, voir ce slogan à l’entrée d’une infrastructure sportive nationale, censée incarner l’unité et la neutralité, est une atteinte à la séparation entre politique et sport. Les critiques ont fusé, accusant le gouvernement d’instrumentaliser le football, un domaine qui devrait être épargné par les rivalités politiques.

Ce que disent les règles de la FIFA

La FIFA, organisation faîtière du football mondial, impose à ses membres une stricte séparation entre football et politique. Cela est explicitement stipulé dans ses Statuts, notamment dans :

L’article 4, qui interdit toute discrimination, y compris politique, et exige la neutralité des infrastructures et événements liés au football.

L’article 14, qui oblige les fédérations membres à protéger leur indépendance contre toute ingérence politique.

Si la FIFA juge que cet écriteau enfreint ses règles, elle pourrait considérer que la Fédération de Football des Comores (FFC) n’a pas respecté ses obligations.

Quelles sanctions la FIFA pourrait-elle imposer ?

En cas de violation avérée, les sanctions auxquelles la FFC pourrait être exposée comprennent :

1. Un avertissement officiel : La FIFA pourrait demander la suppression immédiate du panneau et exiger des garanties pour éviter de futurs incidents.

2. Une suspension de la Fédération : Cela empêcherait les équipes nationales et les clubs comoriens de participer à des compétitions internationales, une sanction lourde qui pourrait isoler le football comorien sur la scène mondiale.

3. Des sanctions financières : La Fédération pourrait être condamnée à une amende, ce qui aggraverait une situation économique déjà difficile.

Un impact direct sur le football comorien

Cette affaire survient dans un contexte délicat : depuis trois mois, les Comores ne peuvent pas accueillir de matchs internationaux en raison de la non-conformité du Stade de Malouzini aux normes FIFA. Les travaux en cours visaient justement à corriger cette situation. Pourtant, cette polémique risque de détourner l’attention des autorités et des instances internationales, retardant encore le retour des compétitions sur le territoire comorien.

La Fédération au pied du mur

Face à cette situation, la Fédération de Football des Comores doit agir rapidement pour clarifier sa position et prendre des mesures afin de préserver la neutralité du sport national. Il s’agit d’une occasion pour la FFC de démontrer son engagement envers les principes de la FIFA et d’éviter que le football comorien ne soit pris en otage par des controverses politiques.

 

Un précédent à éviter

 

Cet épisode rappelle l’importance de maintenir une séparation stricte entre le sport et la politique, particulièrement dans des contextes où le football est l’un des rares vecteurs d’unité nationale. Si la FIFA intervient, cela pourrait établir un précédent douloureux pour le sport comorien, mais aussi une leçon à retenir pour l’avenir.En attendant, la question reste ouverte : cet incident est-il le fruit d’une maladresse ou d’une intention délibérée ? Les Comoriens, quant à eux, restent divisés entre indignation et résignation.

ANTUF Chaharane 

 

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