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Kemi Seba déchu de la nationalité française : La France punirait-elle un blanc de la même manière ?

France. Ce mardi 9 juillet, le « Journal officiel » a annoncé la déchéance de la nationalité française de Kemi Seba, militant panafricaniste béninois, connu pour ses prises de position virulentes contre l’Occident. Né Stellio Gilles Robert Capo Chichi, Kemi Seba était l’ancien leader du groupe controversé Tribu Ka, qui se distinguait par son antisémitisme déclaré et ses appels à la séparation raciale entre Noirs et Blancs.

Cette décision du ministère de l’Intérieur, initiée en début d’année 2024, a suscité de vives réactions et soulève des questions essentielles sur les motivations et les implications de cette mesure. En réponse à cette annonce, Kemi Seba avait diffusé une vidéo d’une de ses conférences de presse à Fleury-Mérogis, où on le voit brûler son passeport français, affirmant avec force être un « Béninois libre ». « Votre passeport ce n’est pas un os que vous nous donnez ou nous retirez en fonction de notre degré de soumission vis-à-vis de vous, comme si les Noirs étaient des chiens. Je suis un homme noir libre », déclarait-il.

Cette déchéance de nationalité intervient dans un contexte où les actions et discours de Kemi Seba ont souvent été au cœur des débats. Ses critiques acerbes de l’impérialisme occidental et son appel à l’autodétermination africaine l’ont rendu aussi célèbre que controversé. Pourtant, cette décision extrême soulève des questions cruciales sur l’égalité de traitement devant la loi et la liberté d’expression.

Une interrogation légitime émerge : si Kemi Seba n’était pas noir, aurait-il subi la même sanction ? Cette question invite à une réflexion plus large sur le rôle de la race dans les décisions politiques et juridiques en France. Les précédents en matière de déchéance de nationalité ont souvent impliqué des actes terroristes ou des crimes particulièrement graves. Dans le cas de Kemi Seba, la déchéance semble être davantage une réponse à ses discours politiques et à son militantisme qu’à des actions illégales concrètes. Est-ce un nouveau précédent inquiétant où la dissidence politique, surtout venant de figures noires et africaines, est sanctionnée par des mesures aussi drastiques ?

La démarche du ministère de l’Intérieur pourrait être perçue comme une tentative de réduire au silence une voix dissidente. La symbolique de brûler son passeport français en signe de protestation contre cette déchéance met en lumière la profondeur du désaccord et la détermination de Kemi Seba à maintenir son combat pour les droits et la liberté des Africains.


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