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Israël contre la solidarité internationale : la Caravane « Soumoud » bloquée par le duo Tel-Aviv – Le Caire

Dans un nouvel épisode illustrant l’intransigeance israélienne à l’égard de toute forme de solidarité avec la population palestinienne, le ministre de la Défense d’Israël, Israel Katz, a ordonné à l’armée d’empêcher l’entrée dans la bande de Gaza de militants venus d’Égypte. Ces derniers sont membres de la Caravane « Soumoud » (Caravane de la Résistance), un convoi humanitaire et militant en route vers Rafah pour dénoncer et briser le blocus qui étrangle la population de Gaza depuis plus de 17 ans.

Le ton de Katz est sans ambiguïté. En qualifiant les membres de la caravane de « manifestants jihadistes », il criminalise des citoyens venus de divers pays — principalement de Tunisie, d’Algérie et d’ailleurs en Afrique du Nord — porteurs d’un message de paix, de solidarité et de justice. Cette rhétorique vise à discréditer le mouvement, à détourner l’attention du caractère humanitaire de la démarche, et à justifier une politique de fermeture toujours plus brutale.

Un blocus inhumain maintenu par la force

Le blocus de Gaza, imposé par Israël avec la complicité active ou silencieuse de la communauté internationale, constitue une forme de punition collective interdite par le droit international. Le simple fait que des civils organisent une caravane pacifique pour le dénoncer devrait être salué. Mais en Israël, toute tentative de lever le voile sur la souffrance de Gaza est immédiatement présentée comme une menace sécuritaire.

En réalité, ce sont les autorités israéliennes elles-mêmes qui attisent les tensions. En donnant publiquement des ordres militaires pour bloquer un convoi civil, Israel Katz ne fait qu’alimenter une logique de confrontation et d’isolement, tout en exerçant une pression inacceptable sur les États voisins.

L’Égypte, le verrou docile du passage de Rafah

C’est dans ce climat délétère que l’Égypte, partenaire stratégique d’Israël, a elle aussi joué son rôle dans le verrouillage de Gaza. Sous pression israélienne, Le Caire a diffusé un communiqué ambigu mais transparent dans ses intentions : il rappelle les « règles strictes » pour accéder à la bande de Gaza, un euphémisme qui dissimule un refus net de laisser passer la caravane.

Le passage de Rafah, seul point de sortie de Gaza qui ne soit pas contrôlé directement par Israël, reste fermé à la solidarité internationale. Les autorités égyptiennes, bien que conscientes de la détresse humanitaire à Gaza, se plient à la logique sécuritaire dictée par Tel-Aviv. En cela, elles deviennent les co-gardiens d’un blocus qui affame et emprisonne plus de deux millions de civils.

Une résistance symbolique menacée

La Caravane « Soumoud », qui signifie « Résistance » ou « Fermeté » en arabe, est un acte symbolique fort. Partie de Tunisie, elle a franchi la frontière libyenne au poste de Ras Jedir, et prévoit de se rendre au Caire, puis au passage de Rafah le 15 juin. Elle incarne une volonté citoyenne de briser le mur du silence, de montrer aux Palestiniens qu’ils ne sont pas seuls.

Mais cette initiative dérange, car elle met à nu l’inhumanité d’un système de contrôle qui transforme un territoire en prison à ciel ouvert. En interdisant l’entrée à des manifestants non armés, Israël confirme que ce qui est redouté, ce n’est pas la violence, mais la vérité. Et cette vérité est simple : Gaza est assiégée, et ceux qui osent s’en indigner sont étiquetés comme ennemis.

Une responsabilité partagée

Le silence des grandes puissances face à cette situation en dit long. L’Occident, si prompt à défendre la liberté de mouvement et la solidarité humanitaire dans d’autres contextes, choisit ici l’aveuglement. La criminalisation de la Caravane « Soumoud » n’est pas seulement une atteinte à la liberté d’expression et de circulation : c’est une preuve supplémentaire du cynisme diplomatique qui entoure la question palestinienne.

En empêchant des civils de tendre la main à d’autres civils, Israël et ses alliés détruisent un peu plus l’espoir d’une paix juste. Et pourtant, malgré les barrages, les checkpoints et les discours guerriers, la Caravane « Soumoud » continue de rouler. Elle porte, coûte que coûte, le souffle de ceux qui refusent de se taire.

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