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Importation des produits alimentaires Le rôle et les missions de l’Inrape au cœur des échanges

Le rôle et les missions de l’Inrape avaient fait l’objet d’un atelier de formation au siège de la chambre de commerce, d’industrie et d’agriculture (Ccia) de Ngazidja. Destinée aux opérateurs économiques, notamment les importateurs des produits alimentaires, la formation est motivée par le besoin d’apporter des réponses aux préoccupations des entreprises, mais également de les accompagner dans l’amélioration de leurs activités. «C’est ainsi que la Ccia Ngazidja en partenariat avec l’Inrape ont organisé cette rencontre pour informer les importateurs des produits alimentaires des obligations qui sont les leurs dans l’exercice de leurs activités, dans le respect de la loi alimentaire», a expliqué le président de la Ccia Ngazidja, Ali Idjihadi, précisant que tout le monde est conscient de ses responsabilités concernant l’alimentation.


Pour sa part, le directeur de la Ccia-Ngazidja, Hamidou Mhoma, a insisté sur l’objectif général de l’atelier, à savoir informer les importateurs des produits alimentaires sur le rôle et les missions de l’Inrape, mais également sur «l’affaire des produits périmés et le non-respect des procédures en matière d’importation, laquelle défraie la chronique actuellement».

Après la présentation des deux experts de l’Inrape, plusieurs questions, remarques et observations ont été faites dans le cadre des échanges entre les opérateurs économiques, les représentants des institutions patronales et des consommateurs, et les représentants de l’Inrape. Interrogé en marge de la formation, le chef du département «contrôle sanitaire des aliments à l’Inrape», Malide Abdelkader Ahamada, a tenu à souligner que parmi les problèmes majeurs que rencontrent les importateurs comoriens, c’est «l’ignorance des lois et textes régissant le domaine».

Contrôle et sécurisation des produits

«Cela nous a évidemment permis d’échanger sur le niveau des Comoriens en matières de contrôle des aliments, mais aussi de parler des lois depuis 1987, à savoir les arrêtés et les décrets signés jusqu’en 2017, année de création de la loi alimentaire. Nous avons également parlé de la loi phytosanitaire, des normes de Codex alimentarus adoptés en 2012, 2013, 2014, 2015 et en 2017 et des accords Sps de l’Omc», a-t-il fait savoir.

Les opérateurs ont saisi l’occasion pour émettre leurs souhaits auprès de l’Inrape en matière de contrôle et matière de sécurisation des produits. «Nous les avons rassurés que nos travaux et nos injonctions ne consistent pas à bloquer les opérateurs dans le pays et à l’extérieur. Nous avons également montré aux participants que la loi n’est pas appliquée à la lettre, sinon il n’y aurait peut-être pas une seule importation dans le pays. C’est pourquoi, nous avons jugé nécessaire de sensibiliser les importateurs pour voir ensemble comment travailler», a indiqué Malide Abdelkader Ahamada.


L’autre remarque faite par le chef du département contrôle sanitaire des aliments à l’Inrape, les sociétés d’importation ou les importateurs des produits alimentaires ne travaillent pas avec des spécialistes formés en la matière, c’est à dire le contrôle des aliments, et/ou des nutritionnistes. «Ils ignorent les problèmes qui existent, ils ne les savent pas. Ainsi, on les recommande de recruter des spécialistes du contrôle des aliments pour réduire les risques de saisi des produits à détruire.

 

Cela permettra aux importateurs de commander de bons produits, sachant qu’ils sont les premiers responsables de la qualité des aliments commercialisés sur le marché intérieur», a-t-il insisté, rappelant que plusieurs maladies nouvellement découvertes dans le pays sont liées à la mauvaise hygiène alimentaire, citant notamment les Avc. L’Inrape interpelle ainsi les organisations patronales, la fédération des consommateurs et les forces de l’ordre à l’accompagner dans ses travaux pour mieux travailler sachant qu’il y a actuellement des dépôts fantômes pour cacher des produits illicites ou périmés.

Des formations pour mieux contrôler la chaîne

Présent dans ces échanges, le président du Mouvement des entreprises comoriennes (Modec), Mourad Bazi, a félicité cette initiative qu’il juge importante, sachant qu’actuellement, selon lui, plusieurs fournisseurs fantômes vendent de mauvais produits qui peuvent engendrer des conséquences graves. Il citera l’exemple de la Gambie où récemment plus de 60 enfants ont trouvé la mort à cause d’un sirop qui n’était pas bien sûr contrôlé.


«L’Inrape est une institution très importante qui protège la population. On entend souvent des malentendus entre l’Inrape et des importateurs. Cela est normal, c’est toujours comme ça quand on travaille ensemble», a-t-il rappelé, remerciant le gouvernement d’avoir investi sur la construction du laboratoire de l’Inrape. Mourad Bazi a toutefois rappelé le gouvernement que le travail ne se limite pas sur les textes, mais qu’il faut former, éduquer et sensibiliser sur le respect de textes.


«Il y a beaucoup de problèmes dans le pays. Beaucoup de produits alimentaires illégaux entrent dans le pays, il y a également des importateurs fantômes et des animaux qui importent des maladies dans le pays. Ainsi l’Inrape a un rôle essentiel à jouer dans le pays. Ainsi, il est primordial de travailler ensemble pour endiguer ces pratiques et sécuriser le domaine et la population», a insisté le président du Modec.

Nassila Ben Ali Al-watwan

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