
La grève des syndicats des transports et des commerçants, qui a perturbé une partie des activités ce mardi aux Comores, s’est conclue par un accord provisoire avec le gouvernement. Toutefois, les organisations syndicales rappellent qu’elles n’hésiteront pas à reprendre le mouvement si les négociations n’aboutissent pas.
Les discussions ont réuni l’organisation des chauffeurs de taxis Ussukani Massiwa et le syndicat des commerçants Synaco, face aux représentants de l’État : le ministère de l’Intérieur, des Transports, des Finances, ainsi que le délégué à la Défense. À l’issue des pourparlers, les parties ont annoncé la création d’un comité chargé de travailler sur les revendications prioritaires des commerçants et des chauffeurs de taxi.
Lors d’une conférence de presse conjointe, le directeur de cabinet du délégué à la Défense a salué « un dialogue constructif » et appelé à poursuivre la concertation pour apporter des réponses concrètes.
Mais le ton est resté ferme du côté des syndicats. « Les négociations sont une avancée positive pour le dialogue social. Cependant, si elles n’aboutissent pas, nous reprendrons la grève », a averti un représentant du Synaco.
Les autorités, de leur côté, affirment vouloir renforcer le dialogue social, présenté comme une volonté du président. Le ministère de l’Intérieur a toutefois dénoncé les tentatives de certains acteurs politiques d’instrumentaliser la grève à des fins partisanes. En effet, dans les jours précédant la mobilisation, plusieurs opposants avaient appelé sur les réseaux sociaux à élargir les revendications aux difficultés plus générales rencontrées par la population.
Ce climat de tension s’inscrit dans un contexte régional marqué par des contestations sociales. À Madagascar, par exemple, la jeunesse a récemment multiplié les manifestations pour réclamer l’accès à l’eau, à l’électricité et dénoncer la corruption, des problématiques qui résonnent aussi aux Comores.
ANTUF Chaharane
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