Trois jours après la signature d’un arrêté portant encadrement des prix des produits de première nécessité, la Fédération des consommateurs comoriens dit ne pas comprendre cet arrêté. Selon elle, ces prix ne répondent pas au pouvoir d’achat des comoriens. Les autorités ont un devoir d’explication et d’accompagnement pour ce mois sacré de ramadan, dans un contexte de crise économique.
Dans un entretien accordé aux médias sociaux hier mercredi 06 avril, la Fédération des consommateurs comoriens (FCC) est revenue sur la récente mesure d’encadrement des prix décidée par le gouvernement. Lundi dernier, le ministre de l’économie a signé un arrêté portant fixation des prix (plancher et plafond) de certains produits de première nécessité, une manière selon lui d’accompagner la population en ce mois de ramadan. Une mesure qui, selon la FCC, ne répond pas au pouvoir d’achat des comoriens, dont une majorité de ménages vit dans la précarité avec des maigres revenus, ne parvenant pas à joindre les deux bouts.
Vent debout, la présidente de FCC Nassrat Mohamed Issa parle d’un arrêté « incompréhensible » qui ne résout rien, car les prix ne sont toujours pas abordables dans les marchés tout comme chez les détaillants du quartier. « Si ces prix sont revus ce n’est pas par rapport à la hausse vertigineuse et brutale des prix. Nous en doutons très fort. Car si l’on regarde bien, il s’agit d’une réduction de quelques centimes de francs alors que les prix de ces produits ont triplé, depuis quelques mois. Donc nous ne comprenons rien de cet arrêté », regrette-t-elle, avant d’ajouter que « les prix des produits locaux continuent aussi de grimper et aucune homologation n’a été faite. Aucune disposition n’a été prise en ce sens pour que les prix soient abordables. La population vit toujours dans la crainte du lendemain ».
La FCC appelle les autorités à étudier cette question en profondeur. Peut-être que c’est le début des solutions. Mais la question doit être revue dans toute sa dimension. « Nous ne savons pas pourquoi les produits sont chers et pourtant nous sommes partis à la douane et on nous a dit que rien n’a changé. Il est vrai que les tarifs du fret sont montés en flèche mais la douane utilise toujours les mêmes taxes », précise-t-elle.
De son côté, Tahamida Mze, membre de la FCC a expliqué que le prix des denrées alimentaires et des produits de première nécessité sont de plus en plus exorbitants. Le gouvernement doit réfléchir comment épauler la population. « Il est vrai que le prix du fret a augmenté, mais ce sont nos gouvernants qui doivent chercher une solution. Nous nous posons beaucoup de questions. Le gouvernement dit avoir accordé un fonds de garantie de plus de 5 milliards des francs aux importateurs pour assurer un approvisionnement stable en produits de grande consommation, est-ce que c’est dans l’objectif de permettre aux commerçants de réaliser plus de gains, ou c’est pour améliorer le pouvoir d’achat de la population ? Combien ont-ils perçu ? Nous demandons juste de la transparence sur cette question », s’interroge-t-elle, avant d’appeler les autorités à jeter un coup d’œil sur la question du pétrole lampant, devenue ces derniers jours produit rare, voir inaccessible.
Andjouza Abouheir / LGDC
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