En Tanzanie, la journée des droits des femmes est également marquée par la politique. Ainsi, ce mercredi 8 mars, la présidente Samia Suluhu Hassan est l’invitée d’honneur d’une fête organisée par le principal parti d’opposition, Chadema. Les femmes de cette formation politique ont accueilli la cheffe d’État dans la ville de Moshi, chef-lieu de la province Kilimandjaro.
Cet événement est historique, car c’est la première fois en 30 ans qu’un dirigeant du pays assiste à un rassemblement de l’opposition. Cela témoigne d’un nouveau signe d’ouverture politique en Tanzanie, une page qui se tourne dans l’histoire du pays.
Samia Suluhu Hassan a été accueillie par des centaines de femmes vêtues en blancs, rouges et bleus, les couleurs de l’aile féminine du parti Chadema. Freeman Mbowe, le président national du parti, sera également présent pour l’accueillir, malgré sa récente arrestation pour « terrorisme » en 2021. Aujourd’hui, leurs relations sont plus apaisées, notamment après la levée de l’interdiction des meetings de l’opposition en janvier.
Cependant, il reste des questions qui fâchent, notamment la réforme de la constitution, promise par Suluhu Hassan mais qui n’est pas encore lancée dans les faits. Avant son déplacement, la présidente avait déjà annoncé sa nouvelle relation avec l’opposition, qu’elle n’affirme « pas considérer comme un ennemi ». Elle estime que l’opposition peut mettre en évidence les défis et les lacunes du gouvernement qui nécessitent des solutions.
Cette position tranche avec celle de son prédécesseur, John Magufuli, qui avait promis de détruire l’opposition jusqu’en 2020. Samia Suluhu Hassan a opté pour la stratégie de la main tendue. Ces dernières semaines, elle a permis à deux figures de l’opposition de rentrer en Tanzanie, leur assurant leur sécurité. Un climat de réconciliation salué par des observateurs, même s’ils attendent maintenant une meilleure prise en compte de l’opposition au sein du Parlement, dont la quasi-majorité est détenue par le parti au pouvoir.
En conclusion, cette journée des droits des femmes en Tanzanie marque un tournant dans l’histoire politique du pays. La présidente Samia Suluhu Hassan témoigne d’une nouvelle relation avec l’opposition, une main tendue pour une réconciliation nécessaire dans le pays. Reste à savoir si cette ouverture politique se concrétisera dans les actes, notamment en termes de prise en compte de l’opposition au sein du Parlement.
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