En ce moment

Élections 2024: Un Cadre de Concertation Électoral sous les feux des critiques et des espoirs !

Le Cadre permanent de concertation, d’échange et de suivi du processus électoral (Cpescpe) a récemment tenu sa première conférence de presse le 18 juillet. Cette structure, composée de 37 membres et dotée d’un comité de suivi comprenant 15 personnalités issues de diverses affiliations politiques et de la société civile, suscite des avis partagés parmi les acteurs politiques de l’île.

L’ancien candidat à la présidentielle, Achmet Said Mohamed, qui avait été porté par le mouvement Hury, se montre dubitatif quant à la mise en place de ce cadre de concertation. Bien qu’il reconnaisse en principe l’utilité de tels organes, il considère qu’ils ne devraient pas être nécessaires dans des pays démocratiques où les institutions et les élections bénéficient déjà d’une confiance totale de la population. Selon lui, la mise en place d’une telle structure témoigne d’un manque de confiance, phénomène qu’il associe spécifiquement à l’Afrique.

Achmet Said Mohamed émet également des réserves quant à la composition du Cpescpe. Il estime qu’il y a une surreprésentation injustifiée du gouvernement au sein de cette instance. Il s’interroge sur la présence du ministre de l’Intérieur et du directeur en charge des élections, considérant qu’ils sont tous deux sous l’autorité du président Azali Assoumani. Selon lui, cela dénote d’une certaine incohérence et d’un déséquilibre préjudiciable à l’objectif d’une représentation équilibrée des différentes forces politiques.

De plus, l’ancien candidat déplore le coût financier de cette structure. Dans un pays où la pauvreté est une réalité préoccupante, il juge indécent et révoltant de verser à chaque membre du comité de suivi l’équivalent du salaire mensuel de quatre enseignants de collège. Il estime que ces missions devraient relever du militantisme et du bénévolat plutôt que d’être rémunérées.

En opposition à ces réserves, Assoumani Saandi, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, exprime son soutien à la mise en place du cadre de concertation. Pour lui, c’est une opportunité pour l’opposition de faire valoir ses revendications et de contribuer au processus électoral. Il estime que toutes les forces politiques de l’opposition devraient participer à ce cadre pour éviter que le pouvoir n’agisse de manière unilatérale.

Toutefois, Assoumani Saandi se montre nuancé dans son approche. Il considère le Cpescpe comme une « fenêtre d’opportunités » pour l’opposition, mais il aurait préféré que toutes les forces politiques, y compris tous les candidats, puissent y prendre part. Ne faisant pas partie des invités au sein du cadre, il se réserve le droit de juger cette structure en fonction de ses résultats concrets. Si le cadre contribue à l’objectif d’une élection libre et transparente, il le soutiendra, mais s’il s’avère insignifiant par rapport à cet objectif, il ne manquera pas de le souligner.

Ainsi, le Cpescpe suscite des avis partagés parmi les acteurs politiques de l’île. D’un côté, des critiques sont émises quant à son utilité, sa composition et son coût financier, tandis que de l’autre côté, certains voient en cette structure une opportunité de participation politique pour l’opposition, avec une attente de résultats concrets pour le processus électoral à venir. Les opinions sur cet organe quadripartite reflètent les nuances et les tensions inhérentes au paysage politique des Comores.


Soibah Said

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

Soyez le premier à réagir

Réagissez à cet article

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée.


*


error: Content is protected !!