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Droit de réponse à Monsieur Mohamed Elarif SAADI, OLC, France

Monsieur SAADI,

Vous êtes intervenu sur un réseau social en vous attaquant violemment à Maître Eric SOSSAH du Barreau de Lomé (TOGO) parce qu’il a eu – selon vous – l’outrecuidance de défendre l’Etat comorien lors du procès médiatique dit de la « citoyenneté économique » qui s’est tenu devant la Cour de Sûreté de Moroni du lundi 21 novembre au jeudi 24 novembre 2022, et qui a été diffusé en direct sur la chaîne ORTC.

Manifestement, vous ne vous êtes pas aperçu que deux confrères comoriens représentaient les mêmes intérêts, ou sinon vous avez fait le choix de les épargner parce que bien évidemment il est plus aisé de s’acharner sur l’étranger, plutôt que sur les compatriotes que vous risquez de croiser un de ces jours…

Convenez que cette attitude est à tout le moins lâche et veule.

Il importe de préciser que notre réaction consiste à défendre un confrère victime de l’exercice de sa profession ; sans préjuger du débat judiciaire auquel il a participé, sans partie pris ni à l’égard de l’Etat comorien, ni des prévenus à cette instance.

Vous avez cru bien faire de vous acharner sur notre estimé confrère par des attaques insensées et des méthodes de censure et inquisitoires.

Il ressort de votre allocution que vous prétendez parler au nom de comoriens, et que vous reprochez à Me Eric SOSSAH d’avoir été constitué par l’Etat comorien.

Pour votre gouverne, sachez que l’avocat plaidant jouit d’une immunité de plaidoiries, c’est-à-dire qu’il peut s’exprimer librement pour la défense de son client, de la justice et de la vérité.

La liberté d’expression de l’avocat dans l’exercice de ses missions lui est garantie tant lorsqu’il plaide que lorsqu’il conclut.

Cette plénitude découle de différents textes judiciaires encadrant la liberté de défense qui vise expressément les plaidoiries ou les écrits, et du Code pénal traitant des poursuites répressives qui vise, tant les discours que les écrits produits devant les cours et tribunaux dans l’intérêt des parties, lorsque ces discours et ces écrits sont relatifs à la cause ou aux parties.

La déontologie de l’avocat ne prohibe en aucune façon la défense d’intérêts politiques quelconques, quelles que soient leurs options, par conséquent nous affirmons que Me Eric SOSSAH a agi en parfaite conformité aux règles de sa profession. Il n’appartient à quiconque de vouloir le censurer au nom d’intérêts partisans.

Et nous attachons un prix à toutes ces principes.

Croyant livrer une information capitale, vous soutenez que Me Eric SOSSAH a été payé moyennant les deniers du contribuable comorien. Comment pourrait-il en être autrement alors qu’il a été constitué par l’Etat comorien ?
Cette question d’honoraires, qui semble vous tarauder, dénote en réalité une mesquinerie qui n’a échappé à personne.

Il en ressort que vous ne connaissez en rien notre profession et les principes directeurs qui l’animent.

Nous connaissons très bien Maître Eric SOSSAH, son intégrité et sa probité. Un professionnel hautement expérimenté, posé, incisif dans ses plaidoiries, certes. Ne vous en déplaise.

Aucune compétence ne vous autorise à sanctionner Me Eric SOSSAH qui n’a fait que son travail de défense dans les règles de l’art.

Vous n’êtes ni avocat, ni juge, ni procureur, ni partie, ni même professeur de droit émérite.

C’est bien la preuve que vous n’êtes pas du métier ni même un professionnel du droit, et que vous vous permettez de juger gratuitement et méchamment un confrère sans que vous ne soyez qualifié pour autant, en cherchant à tromper les comoriens.

Maître Eric SOSSAH, comme d’autres confrères étrangers se sont spécialement déplacés de très loin pour ce procès, en se présentant devant les magistrats et les concitoyens comoriens pour défendre les intérêts de leurs clients respectifs.

Quelque soit le client représenté, nous nous devons à tous respect, pour la mission qui leur a été légalement assignée.

Nous ne saurions clore cette intervention sans déplorer le silence assourdissant et coupable du Barreau de Moroni demeuré à ce jour totalement taisant sans réaction face à vos invectives contre un confrère que vous avez injurié gratuitement, sans argument fondé, en prenant en otage la liberté d’expression et l’immunité de plaidoiries de l’avocat, sans que vous n’ayez autorité ni aucune qualification en la matière.

Votre démarche malfaisante est largement démontrée et ne peut que desservir l’image des Comores et des comoriens à tout point de vue.

Très sincèrement.

Maître Fatoumiya MOHAMED-ZEINA
Barreau de Moroni-Agréée Prés la Cour Suprême des Comores

Maître Engin DOYDUK
Barreau de Diekirch
Grand-Duché de Luxembourg

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