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Dialogue national : «Avec ou sans l’opposition»

Dans une conférence de presse tenue hier mardi à l’hôtel Le Retaj à Moroni, la Mouvance présidentielle a soutenu que le dialogue inter-comorien appelé par le chef de l’État ne peut pas être compromis par l’opposition qui a des préalables.

La Mouvance présidentielle tance l’opposition. Dans une conférence de presse tenue hier mardi à l’hôtel Le Retaj à Moroni, la Mouvance présidentielle s’est exprimée sur le dialogue national appelé par le chef de l’État pour, entre autres objectifs, les échéances électorales de 2024 et 2025 (présidentielle, législatives et communales). D’entrée, le secrétaire général de ladite Mouvance Ali Mliva Youssouf a tenu à rassurer que « la Mouvance est unie et est derrière le chef de l’État ». Une annonce qui n’est pas fortuite quelques jours après que le parti Orange ait décidé de claquer la porte de la Mouvance pour faire cavalier seul. Ce départ confirmé par le secrétaire général M. Mliva dans notre numéro du vendredi 17 décembre, est nuancé au cours de cette rencontre avec la presse. « Ce que je sais, l’Orange ne nous a pas informé de manière officielle de son départ », a avancé Moussa Abdallah Moumine, le représentant du parti Radhi à la conférence.

Pour ce qui est des préalables de l’opposition qui exige la libération des prisonniers politiques, la Mouvance y a opposé une fin de non-recevoir. Le secrétaire général M. Mliva préconise d’aller au dialogue car là-bas, « les débats seront ouverts ». « Ça arrive qu’on pose des préalables. Mais ce dialogue tel qu’il est posé, je ne pense pas qu’il doit faire l’objet de préalables. On doit aller autour de la table de discussions. Là-bas, les débats seront ouverts. Aucun tabou. L’appétit vient en mangeant ». Son collègue secrétaire général de Beit-Salam Sounhadj Attouman estime quant à lui que l’opposition doit rester dans le rôle qui lui échoit. « Ceux qui refusent de venir dialoguer s’excluent d’office du débat démocratique et politique du pays. Il n’y a pas de préalables possibles ».

Des propos appuyés par l’ancien patron de la CRC et nouvel ambassadeur des Comores au Maroc Yahya Mohamed Iliasse. Mais ce dernier se veut beaucoup plus précis : « Le dialogue aura lieu avec ou sans [l’opposition] ». Quid des politiciens en exil, dans un dialogue qui se veut « inclusif » ? Une possible amnistie pour leur permettre de rentrer au bercail ? « J’étais exilé à trois reprises. J’ai fait face à mon sort, à mon combat politique et suis rentré. Une fois au pays je me suis fait coller des procédures judiciaires pendant huit longues années. En réalité, les opposants qui sont exilés n’ont pas le courage de faire face à leur destin », tance le ministre de l’Éducation Djaffar Salim, ancien ministre de l’Intérieur du séparatiste Mohamed Bacar à Anjouan.

Présent lors de cette conférence qui a réuni le gratin de la coalition au pouvoir, le ministre de la justice Djae Ahamada Chanfi a reconnu pour sa part qu’« il y a des tensions [politiques] » auxquelles « il faut des réponses qui profiteront à tout le monde » selon les propos de son homologue ministre premier Bianrifi Tarmidhi. A la question de savoir le sort des prisonniers politiques comme l’ancien président Sambi ou encore le gouverneur déchu d’Anjouan Abdou Salami Abdou, dont les procès devraient avoir lieu avant la fin de cette année selon le gouvernement et le commissariat du gouvernement auprès de la Cour de sureté de l’État, juridiction dont relèvent lesdites affaires, Ahamada Baco, premier vice-président de l’Assemblée nationale s’est appuyé sur les changement intervenus à la Justice pour justifier les tergiversations. « Le nouveau juge en charge de ces dossiers doit prendre le temps de mieux s’informer ». Ce que le magistrat de formation semble ignorer, les changements en question sont intervenus courant juillet, alors que le porte-parole et le commissaire du gouvernement se sont exprimés, pour une énième fois sur ce sujet, plusieurs semaines en aval.

NBA / LGDC

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