Deux jeunes filles majeures ont été présentées au parquet de Moroni ce jeudi pour des faits qualifiés de « contraires aux bonnes mœurs » et « contre nature ». L’affaire, qui a suscité de vives réactions et des questions de moralité et de sexualité aux Comores.
Selon les éléments du dossier, les deux jeunes filles se seraient présentées devant un prédicateur de leur localité pour lui demander de les unir par les liens du mariage. Bien que l’enquête n’ait pas établi qu’elles se soient réellement mariées devant un Cadi ou un prédicateur, il est clairement démontré qu’elles entretenaient une relation amoureuse depuis près de deux ans et qu’elles vivaient ensemble.
Les autorités ont recueilli, au cours de l’enquête, des dépositions des deux jeunes filles ainsi que d’autres éléments probants attestant de la nature sexuelle de leur relation, considérée comme contraire aux bonnes mœurs et à la nature selon les lois locales.
Placées en détention provisoire, les deux jeunes filles devront comparaître prochainement devant le tribunal correctionnel. Elles sont accusées d’actes à caractère sexuel contraire aux bonnes mœurs et contre nature, des faits réprimés par l’article 300 du code pénal comorien. Si elles sont reconnues coupables, elles risquent des peines de six mois à deux ans de prison et une amende de 300 000 francs comoriens (KMK).
Le procès à venir sera sans doute suivi de près, tant par les militants des droits humains que par ceux qui défendent les valeurs traditionnelles. Il pourrait également influencer l’évolution des lois et des perceptions sociales concernant les relations entre personnes de même sexe aux Comores.
Misbah Saïd
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