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Désenclavement (Reportage) Salimani ya Hambou prend son destin en main

Après des années de souffrance pour une route devenant de jour en jour impraticable. Et après une longue attente pour des autorités qui brilleront par leur indifférence sur la souffrance de la population, Salimani ya Hambou décide de prendre son destin en main, en engageant ses propres moyens pour la réfection de ce tronçon de près d’un kilomètre. (Reportage)

Il est 16h ce samedi plutôt pluvieux, ça s’active près de la place « magaza » où sable, gravier et ciment sont étalés à travers un espace de la taille de deux terrains de handball. Un groupe de jeunes   pelles à la main mélange le béton, un autre groupe se charge du convoyage à l’aide des brouettes pendant que les hommes âgés semblent superviser le chantier.

« Du ciment et de l’eau par ici », crie un jeune homme visiblement excité par non seulement un morceau de « mgodro » que diffusent des hauts parleurs placés à quelques mètres de nous, mais aussi  par le son provenant, semble-t-il, du claquement des pelles au contact du sol.

La pluie qui était au rendez-vous en cet après-midi là comme par miracle est également source de motivation pour ces jeunes décidés à finir le jour même les quelques 100m de route qu’ils ont prévu de bitumer, « même s’il s’agit de travailler jusqu’à 3h du matin », lance à ma direction, sourire jovial Ahmada Sendou, un jeune actif de cette localité qui se situe à 11 km au sud de Moroni.
Nous sommes bel et bien à Salimani ya Hambou où la localité vient de lancer des grands chantiers. La priorité pour les habitants est la route qui était devenue ces derniers temps pratiquement impraticable. « Il nous a nécessité 18 mois d’études au préalable avant le lancement du chantier. Nous avons même organisé un majlisse pour la collecte de fonds », raconte Ramadhoine Mritili secrétaire général du comité de pilotage des travaux pour qui certaines activités ont été gelées en attendant la réaction du gouvernement qui ne viendra finalement pas.
« Nous souffrons beaucoup par l’état lamentable de la route. On ne peut pas se le permettre de trop attendre. Nous avons mobilisé pas mal de fonds dont la moitié proviendrait de la diaspora pour financer donc ces travaux ».

Même réaction pour Said Youssouf Himidi résidant à Marseille pour qui c’est le fonds provenant des manifestations coutumières et celui de la diaspora salimanienne de France qui vont financer les travaux d’aménagement de la localité, notamment la construction de la mosquée de vendredi et la réfection de la route.    

« Pour réussir ce pari on a pris la décision de se serrer les ceintures. Après la route, nous espérons attaquer le chantier de la mosquée de vendredi dès la fin des travaux de réfection de la route », fait-il observer. Pour l’expertise, la localité n’ira pas loin, elle mobilisera ses propres ingénieurs qui viendront avec des idées innovantes. Comme le fait de se servir des matériaux locaux.

Pour ce travail, nous avons préféré utiliser des galets comme nous sommes dans une zone côtière avant de couler le béton. Ce qui nous garantira un travail suffisamment solide », expliquera M. Anrifou l’ingénieur qui conduit les travaux pour qui la route aura au minimum 10 ans de vie. Il faut noter que les travaux sont estimés à 195 millions fc. Un budget sans doute qui sera « revu à la baisse », estime Ramadhoine Mritili qui assure que c’est la contribution locale qui a financé les débuts des travaux en attendant l’extérieur.         

Maoulida Mbaé de retour de Salimani ya Hambou/LGDC 

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