
Depuis le lundi 1er juillet 2025, des milliers d’enfants comoriens vivent une étape marquante de leur jeune vie scolaire : leur tout premier examen national, celui qui ouvre la porte du collège. Il s’agit du concours d’entrée en 6e, couplé au Certificat d’Études Primaires Élémentaires (CEPE), une épreuve symbolique qui marque la fin du cycle primaire et le début d’un nouveau chapitre.
Partout à travers l’archipel, dès les premières lueurs du jour, les centres d’examen se sont animés. À Moroni, Mutsamudu, Fomboni, comme dans les villages les plus reculés, on a vu défiler ces petits visages encore marqués par l’enfance mais pleins de sérieux, portant fièrement leurs uniformes soigneusement repassés. Certains riaient pour cacher leur stress, d’autres se tenaient la main, les yeux fixés sur les portes des salles de classe transformées en centres d’évaluation.
Au total, 21 657 candidats se sont présentés à ce rendez-vous national, avec une répartition de 11 398 élèves à Ngazidja, 8 412 à Ndzuani et 1 847 à Mwali. Pour eux, c’est la première fois qu’ils affrontent un concours avec des épreuves écrites organisées selon un calendrier précis, dans des conditions encadrées par l’Office national des examens et concours (ONEC).
Les épreuves ont commencé par le français, suivi de la dictée, des mathématiques et d’une évaluation en étude du milieu. À chaque étape, ces enfants ont tenté de donner le meilleur d’eux-mêmes, encouragés par leurs enseignants et soutenus par des familles parfois plus émotives qu’eux. « J’ai accompagné ma fille ce matin, confie une mère. Elle était calme, moi j’étais en larmes. C’est sa première grande épreuve. »
Ce moment est aussi un test pour le système éducatif national, qui tente d’assurer un cadre équitable et sécurisé à tous les élèves, avec des mesures renforcées contre la fraude et un suivi rigoureux dans l’ensemble des centres.
Au-delà des notes, c’est un rite de passage qui se joue. Le passage à la sixième, c’est l’entrée dans une nouvelle école, de nouveaux rythmes, de nouveaux rêves. Dans quelques semaines, les résultats tomberont. Mais quelle que soit l’issue, tous ces enfants auront déjà remporté une victoire : celle d’avoir osé, celle d’avoir grandi.
Et dans le cœur de leurs parents, qu’ils passent ou non, ce seront toujours les premiers héros de la maison.
ANTUF Chaharane
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