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Décès d’une femme enceinte, relance le débat sur le financement de notre système de santé

Stupeur et colère, hier à l’hôpital El Maarouf de Moroni, après la mort tragique d’une jeune trentenaire qui était sur le point de donner la vie. La foule a déversé sa rage en s’en prenant aux vitres du pole chirurgical, accusant le personnel d’avoir exigé 100 000 fc à la patiente, somme qu’elle était incapable d’avancer. Mais contrairement aux rumeurs, selon le témoignage de son mari, la défunte a bien été prise en charge, mais lorsque le docteur est intervenu il était trop tard.

Inauguré le 22 mai 2014, le pôle chirurgical Cheikh Khalifa, est le joyau du système sanitaire comorien. Il a fallu 3,3 millions d’euros pour le construire. Le contraste est saisissant entre ce bloc flamboyant, répondant aux normes internationales et le reste de l’hôpital El Maarouf qui est dans un état lamentable. Le cadre, le matériel, et les soins prodigués dans ce pôle, sont de qualités similaires à ce que l’on trouve dans les pays les plus avancés. Avant sont entrés en fonction, les services des urgences chirurgicales d’El Maarouf enregistraient 50 décès sur 100 cas, aujourd’hui, seulement 10 décès sur 100 cas. Un énorme progrès ! Le seul bémol à cette belle réalisation est le coût exorbitant de l’hospitalisation.

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Depuis deux ans, des journalistes, des politiciens, ainsi que la FCC fédération comorienne des consommateurs, sont montés au créneau et n’ont eu de cesse de dénoncer les tarifs élevés, tournant autour de 86 200 fc, ( 175 euros) par jour. Une somme qui n’est pas à la portée de la majorité des Comoriens.

Au-delà de l’émoi légitime provoqué par cet événement dramatique, il est grand temps de relancer le débat sur le financement de notre système de santé. Rappelons que parmi les mesures phares évoquées par Fahmi Said Ibrahim durant la campagne présidentielle, il y avait la gratuité des soins pour les femmes enceintes et pour toutes les urgences des hôpitaux. Il promettait de financer cette proposition grâce à la RAU (redevance administrative unique).

Cette piste mérite d’être suivie par le gouvernement actuel dont il fait partie, sachant que la RAU avoisinent les 800 millions de fc par an(1,6 million d’euros) soit assez pour prendre en charge l’hospitalisation de 16 000 patients par an, en se basant sur un tarif de 50000 fc. La gratuité des soins d’urgence, n’est pas un rêve inaccessible. Cette mesure peut même être financée par nous-même, sans aucune aide extérieure. Des solutions existent, seule la volonté politique nous fait défaut.

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