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Crise post-électorale : Mohamed Daoud alias Kiki refuse sa mise en liberté provisoire sans être jugé

Dans le cadre de la crise post-électorale qui secoue les Comores, l’ancien ministre de l’Intérieur, Mohamed Daoud alias Kiki, demeure au cœur d’une saga judiciaire pleine de rebondissements. Selon son avocat, Saïd Larifou, son client se trouve dans une situation kafkaïenne où l’accusation demeure floue et les conditions de sa détention provisoire demeurent opaques.

« Jusqu’à aujourd’hui, notre client ne sait pas ce qu’on lui reproche », déclare avec véhémence l’avocat de Mohamed Daoud. « Il a été séquestré à la gendarmerie sans qu’une notification de placement en garde à vue ne lui ait été signifiée au bout de 48 heures. Un juge d’instruction lui a simplement notifié son placement en détention provisoire à la maison d’arrêt de Moroni », poursuit-il.

La décision récente de libération de Mohamed Daoud, assortie de conditions et le plaçant sous contrôle judiciaire, ajoute une couche de confusion à une affaire déjà complexe. « Les conditions de ce placement sous contrôle judiciaire ne lui ont pas été notifiées. Kiki ne sait pas jusqu’à aujourd’hui pourquoi il est en prison. Il estime qu’il doit être entendu par un juge s’il a commis un délit et a refusé de quitter la prison sans aucune notification du palais de justice », explique son avocat.

Face à cette impasse, le procureur de la République s’est rendu à la maison d’arrêt de Moroni pour demander à l’ancien ministre de l’Intérieur de quitter la prison, mais Mohamed Daoud a catégoriquement refusé, exigeant d’être jugé et entendu par un juge. « Comme il a été conduit en prison par une ordonnance, il demande qu’il y ait une ordonnance pour sa liberté », précise l’avocat de la défense.

Cependant, selon un proche de l’ancien ministre, aucune information n’a été communiquée quant à la nature de ces obligations et conditions, poussant ainsi Mohamed Daoud à préférer demeurer derrière les barreaux.

L’ex-ministre de l’Intérieur clame son innocence et se dit « victime d’une manipulation politique », ajoutant un nouvel épisode à cette saga politico-judiciaire qui retient l’attention de tout le pays. Alors que les Comores naviguent dans une période de turbulences politiques, l’affaire de Mohamed Daoud alias Kiki montre qu’aux Comores la justice n’existe pas qu’on peut vous mettre en prison sans raison et vous libérer sans raison. 

Soibah Saïd 

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