Opinion: 26 mai 2019, le jour de honte est arrivé ! La forfaiture initiée depuis février 2018 va enfin connaître son apogée. Certains saluent la maîtrise de l’art de la guerre du souverain. D’autres prêtent des talents extraordinaires au marabout de la république. D’autres encore y voient la main invisible de l’ancien protecteur qui depuis 200 ans n’aurait pour lubie que de disperser nos cailloux. 200 ans? Sérieux? Et notre petit peuple aurait tant résisté ? Oui il est permis de rire. Il n’y a ni gloire, ni magie, ni machiavélisme dans l’achèvement du plan de destruction massive de notre pays ou nation ou république… Disons de ce bout de terre sur lequel la nature et le destin nous ont posé et qui défie toutes les lois de l’intelligence du vivre ensemble.
Arrêtons de chercher des coupables et que chacun fasse son introspection. Qu’ai je fait pour empêcher la dérive? Quel est le plus petit acte que j’ai posé pour montrer le bon chemin? La plupart d’entre nous a choisi de porter des œillères et a réussi à se convaincre que l’enfer c’est les autres. Quelle belle œuvre de deresponsabilisation et d’hallucination collective avons nous réussi à créer! Chapeau les artistes !
Entre ceux qui prétendent régler bien des problèmes en sous-marin, ceux qui se donnent l’illusion de changer les choses de l’intérieur, ceux qui font l’aumône tous les matins à la sortie de la mosquée avec le sentiment du devoir accompli, ceux qui se roulent dans l’associatif pour paver une ruelle, fournir un seau d’eau, aligner tables et chaises pour créer un semblant d’école, ceux qui rap’ et slam ‘ sur la misère du peuple, ce qui s’arrachent les marchés pour soi-disant créer de l’emploi et du pouvoir d’achat (et qui au passage pratiquent les salaires les plus indécents), ceux qui prient, qui pleurent, qui crient, qui tweetent, qui postent….
Pendant ce temps, la minorité active s’emploie savamment à scier la branche sur laquelle nous sommes tous assis… par appât du gain, parce qu’elle ne sait faire que cela, par excès de bêtise et d’arrogance, par incapacité à voir plus loin que le bout de son nez! Elle mene le navire au naufrage, allègrement dans un premier temps… ye gwa ndzima a t’elle crié haut et fort tout en muselant les obstinés de la république, mais après le gwa elle a commencé à réaliser l’étendue du désastre. Mais il est est trop tard pour reculer, le navire a pris l’eau, ceux qui s’échinaient à écoper sont sous contrôle, c’est le sauve-qui-peut généralisé. Le naufrage est inéluctable, exprimez vos dernières volontés et proclamez votre profession de foi!
Il n’y aura pas de mesures d’apaisement. Il y aura tout au plus quelques restes de notre dignité bafouée qui seront exposés sur la scène. Voici vos héros, ces loques lobotomisees, et n’oubliez pas de dire merci! Rideau!
Demain sera un autre jour, avec du soleil, des survivants et des gens restés à quai qui devront recomposer, oublier, se pardonner et reconstruire. Réfléchir à sa survie est aujourd’hui penser à construire ce lendemain ou trouver son plus beau bleu pour la cérémonie de la honte. Veillez à toujours être du bon côté de la rive, ça finira par payer. Les gens, c’est nous!
A.M
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