
Le mouvement « Daula ya Haki (Etat de droit) » voulait organiser un rassemblement à Chouani dans la journée d’hier. Connu jusqu’ici comme une localité de démocratie, Chouani a vu son système se retourner. Les forces de l’ordre et les villageois se sont fait face et des huées sont lancées contre la sécurité envoyée pour interdire la tenue de ce rassemblement.
Connu jusqu’ici comme étant le « berceau de la démocratie », Chouani devient victime de son propre système. Village ayant enfanté la « Révolution » avec Ali Soilihi Mtsashiwa, la « Démocratie » sous l’ère Saïd Mohamed Djohar et le nouveau système de la tournante avec Hamada Madi Boléro comme Président par intérim après les accords cadre de Fomboni, cette localité située à près de 17 Km de Moroni ne veut plus de cette démocratie tant voulue après la chute du feu Ahmed Abdallah. Entre tension et divergence de position, les villageois se disputent la tenue ou pas du rassemblement du mouvement « Daula ya Haki (Etat de droit) ».
Bien avant que ça commence, ledit rassemblement est interdit par les forces de l’ordre. Cette intervention policière est le fruit de l’appel lancé par le Maire de la commune de Hambou Ntsinimoipanga et le préfet de la région de Hambou. Dans un communiqué adressé à un des Oulémas de la place en la personne de Foundi Ahamada Ali Bedja, farouche opposant du régime et fidèle à Mouigni Baraka, les autorités communales et préfectorales le tiennent pour responsable de tout acte qui se produire à Chouani et « interdit » la tenue dudit rassemblement. Trois heures avant le rassemblement, le Groupement d’Intervention de la Police Nationale (GIPN) s’est positionné aux différents recoins de Chouani. Ce qui a suscité la colère des jeunes.
Dans la foulée, ces derniers ont hué les policiers qui étaient contraints de quitter les lieux et donner la relève aux forces de l’ordre. Pour Mohamed Abiamri, un des pionniers du mouvement, l’interdiction est « vraiment lamentable ». « Nous sommes en période de campagne. Et encore mieux, le communiqué est adressé au CNT alors que ce n’est pas ce dernier qui a organisé le set-in », s’indigne-t-il en affirmant que « la venue des forces de l’ordre est regrettable. Nous regrettons que la notabilité et les membres de la CRC de Chouani aient influencé cette intervention ».
D’autre part, Mohamed Abiamri rassuré que le combat est loin de s’arrêter et fait savoir que prochainement, « un seeting aura lieu dans le Washili ». « Notre mission est de lutter contre l’État autoritaire. Nous nous alignons derrière la diaspora et nous sommes bien conscients qu’il faut une force vive pour mettre fin à ce régime. La jeunesse de Chouani regrette la position de la notabilité et estime que cette dernière doit savoir différencier l’opinion et la position politique de la gestion des affaires villageoises.
A.O Yazid/LGDC
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