L’épidémie de choléra qui frappe les Comores connaît un nouveau rebondissement avec la fuite d’un patient du centre hospitalier, soulevant des questions sur la confiance envers les institutions médicales du pays. Ce drame survient dans un contexte déjà tendu, où la maladie a fait ses premières victimes, incitant le gouvernement à renforcer les mesures de prévention et à déclarer officiellement l’épidémie auprès de l’Organisation Mondiale de la Santé .
Le patient, présentant des symptômes du choléra, s’est échappé de l’hôpital, déclenchant une opération de recherche par la COSEP à son domicile, sans succès. Les soupçons portent sur une possible fuite vers la région de Mbadjini, Grande Comore, dans l’intention de rejoindre Anjouan par bateau.
Cet incident met en lumière une crise de confiance profonde à l’égard des structures hospitalières comoriennes. Des témoignages recueillis à Moroni révèlent une peur généralisée de se rendre à l’hôpital, alimentée par des cas de décès perçus comme évitables. La semaine passée, une tragédie a particulièrement marqué les esprits : une mère a perdu son enfant, atteint de choléra, après une prise en charge qu’elle juge fautive, accentuant la méfiance envers le personnel soignant.
Cette situation alarmante soulève des questions cruciales sur la gestion des établissements de santé aux Comores. L’efficacité des traitements, les pratiques médicales et la communication entre le personnel soignant et les patients sont autant de défis à relever pour restaurer la confiance. Alors que la peur de contracter le choléra pousse certains à fuir, la nécessité d’une prise en charge médicale adéquate et bienveillante n’a jamais été aussi critique.
La gestion de l’épidémie de choléra aux Comores est désormais à un tournant : entre lutte contre la propagation de la maladie et rétablissement de la confiance envers les institutions de santé. Les autorités sont appelées à agir rapidement pour rassurer la population, tout en garantissant une prise en charge efficace et humaine des patients.
ANTUF Chaharane
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