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Ce 28 mars où le commandant Chigou a escaladé les murs de Kandaani pour fuir les tirs

Un officier de sa trempe était censé faire face à l’attaque au sein de sa caserne pour neutraliser l’assaillant, mais il a préféré marcher sur les pas de l’ancien chef de l’état-major de l’armée Assoumani Azali: sauver sa peau.

Nous sommes le 28 mars 2019, quatre jours après la présidentielle anticipée. Le quartier général de l’armée, Kandaani, est le théâtre de tirs nourris. Un militaire qui était en prison s’est évadé pour se rendre sur place avec deux autres civils. Le trio n’aura pas fait long feu car il est heurté à une riposte mystérieuse, mais surtout meurtrière.

D’une fenêtre de son bureau, le colonel Chigou, ancien commandant de la gendarmerie nationale et actuel chef du personnel de l’Armée, voit des hommes tomber un à un dans la cour.

S’il ne sait pas encore ce qui se trame, une chose lui paraît vraiment étrange: les tirs ne proviennent pas des éléments stationnés sur les miradors et guérites, lesquels devraient ouvrir le feu en premier en cas d’attaque ou intrusion.

Très vite, il a essayé de joindre sa hiérarchie. Ça sonne libre. La panique le gagna davantage. Sans trop chercher midi à quatorze heure, c’est alors qu’il décida de décamper.

Il a courageusement sauté par une autre fenêtre. Advienne que pourra. Son physique consumé par l’âge ne lui a pas été un obstacle pour escalader un mur de deux mètres de hauteur pour trouver refuge dans les broussailles. « Wkana muwo wdjisa », se félicite aujourd’hui celui qui a lâchement tourné le dos à ses frères d’arme.

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