Depuis le 22 janvier, Mayotte est plongée dans une crise sans précédent, marquée par une série de blocages routiers qui mettent à l’arrêt l’activité économique de l’île. Carla Baltus, présidente du Medef local, exprime sur France Inter son désarroi face à cette situation qu’elle qualifie de « dramatique ». L’initiative, menée par le collectif des Forces vives de Mayotte, vise à attirer l’attention sur l’insécurité chronique qui frappe ce département français, entraînant une paralysie quasi-totale de la circulation et, par extension, de l’économie.
Les manifestations ont connu un bref répit le 6 février, permettant une mobilisation citoyenne à Mamoudzou. Toutefois, la réalité quotidienne décrite par Baltus est celle d’une île en proie au chaos. Les habitants vivent sous la contrainte de barrages fréquents, et la menace constante de délinquance juvénile exacerbe un climat d’insécurité omniprésent.
Cette situation critique a des répercussions directes sur le tissu économique de Mayotte. Baltus souligne l’arrêt total du secteur du BTP, illustrant l’ampleur de l’impact des blocages sur l’emploi et la productivité. L’approvisionnement en biens essentiels est également compromis, entraînant des pénuries dans les commerces et affectant gravement le secteur hôtelier et la restauration. Le transport public, vital pour l’accès à l’éducation, est entravé, limitant drastiquement la fréquentation scolaire.
En outre, la crise sanitaire qui se superpose à cette paralysie économique aggrave encore la situation. Les professionnels de santé peinent à franchir les barrages, et l’approvisionnement des pharmacies est sérieusement compromis, mettant en péril l’accès aux soins pour la population.
Face à ce tableau sombre, Baltus reconnaît les efforts financiers déployés par le gouvernement pour soutenir le département, mais souligne le paradoxe d’une aide substantielle qui peine à inverser la tendance. Elle appelle à l’intervention d’un médiateur et à une mobilisation de tous les acteurs pour trouver une issue à la crise. La présidente du Medef de Mayotte plaide pour une approche patiente et conciliante, reconnaissant que les solutions ne pourront être immédiates mais insistant sur la nécessité d’une action résolue pour restaurer la sécurité et relancer l’économie locale.
Saïd Hassan Oumouri
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