
C’est une voix rare, une voix humble, mais quand elle parle, elle touche. À l’occasion des 50 ans d’indépendance des Comores, Ben El Fardou, capitaine historique de l’équipe nationale, a publié un message bouleversant sur ses réseaux sociaux. Un message d’amour, de fidélité, et d’unité. Et ce n’est pas un hasard : lui aussi est rentré au pays, non pas pour jouer un match, mais pour honorer un peuple.
Avant d’être ce symbole national, Ben El Fardou est avant tout un pionnier. Né à Mayotte, île comorienne administrée par la France, il a été le premier Mahorais à s’engager officiellement avec l’équipe nationale des Comores. Un choix courageux, à une époque où les clivages politiques et les tensions identitaires entre Mayotte et les autres îles rendaient ce type d’engagement presque tabou. Mais il n’a jamais hésité. Ce qui comptait pour lui, c’était de représenter son peuple. Tous les siens.
Et le destin lui a donné raison.
C’est lui qui a inscrit les premiers buts décisifs des Comores en match officiel. Lui qui a porté le brassard lors des premières victoires de prestige, notamment contre le Ghana, le Togo ou le Kenya. C’est encore lui, toujours, qui a guidé la sélection lors de la toute première qualification à la Coupe d’Afrique des Nations, en 2021, au Cameroun. Une performance historique, saluée dans tout le continent. Et cette année, il sera encore de la partie, pour la CAN 2025 au Maroc, deuxième qualification consécutive des Cœlacanthes.
Mais c’est loin des terrains qu’il a marqué les esprits cette semaine. Dans une publication sobre, posée, mais bouleversante, Ben El Fardou a pris la parole :
« Ce soir, je rentre chez moi. Pas pour jouer un match mais pour honorer un peuple.
Cette photo… c’est plus qu’une image, c’est un lien. Une promesse silencieuse entre vous et moi. Vous m’avez toujours porté, dans les victoires comme dans les doutes. Et aujourd’hui, c’est à mon tour de vous dire merci. De vous regarder dans les yeux. De revenir là où tout a commencé.
On ne joue pas pour la gloire. On joue pour un peuple. Et je n’ai jamais cessé d’y croire »
Le message, largement relayé, a touché en plein cœur la diaspora comme les insulaires. Et les hashtags qui l’accompagnent disent tout de la portée de cette déclaration.
🔹 #BenElFardou : plus qu’un joueur, un nom qui incarne désormais l’histoire du football comorien. Celui qui a ouvert la voie.
🔹 #Comores : le rappel du centre de gravité de son engagement. Quelles que soient les frontières administratives, c’est aux Comores qu’il appartient.
🔹 #Indépendance : en ce jour symbolique, il affirme sans détour son attachement à l’Union des Comores, dans une période où le débat autour de Mayotte reste brûlant.
🔹 #FiertéNationale : ce hashtag est devenu un cri du cœur collectif. Il exprime l’admiration et la gratitude d’un peuple envers un capitaine resté fidèle à ses racines.
🔹 #UnPeupleUnCapitaine : la synthèse parfaite. Il n’est pas seulement le capitaine d’une équipe, il est celui de tout un peuple, toutes îles confondues.
Aujourd’hui, Ben El Fardou est de retour sur la terre comorienne. Non pas pour soulever un trophée, mais pour célébrer, avec les siens, un demi-siècle de souveraineté. Il n’a pas besoin de parler fort pour être entendu. Sa loyauté, son humilité et son courage parlent pour lui.
Un seul capitaine. Un seul peuple. Une seule fierté : les Comores.
Said Hassan Oumouri
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