Le président Azali Assoumani a initié des démarches pour obtenir la libération de l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, détenu depuis 2018. Pour ce faire, il a désigné deux de ses proches collaborateurs, Youssoufa Mohamed Ali et Houmed Msaidie, afin de mener des négociations délicates. Cette initiative intervient dans un contexte politique et diplomatique particulièrement sensible.
Un point de blocage majeur : le pays d’accueil
Condamné en novembre 2022 à la prison à perpétuité pour « haute trahison », Ahmed Sambi pourrait être libéré sous condition de quitter les Comores. Cependant, le choix du pays d’exil constitue une pierre d’achoppement. Les autorités comoriennes privilégient le Maroc, un « pays sûr » selon elles, où le président Azali a effectué une partie de ses études militaires. Cette proposition est pourtant rejetée par Sambi et son entourage, qui craignent une surveillance constante et une privation totale de liberté, qualifiant le Maroc de « prison à ciel ouvert ».
La Tanzanie : une alternative envisagée
Face au refus de Sambi d’être exilé au Maroc, la Tanzanie émerge comme une solution potentielle. Ce pays, géographiquement proche des Comores, dispose également de relations politiques favorables avec Moroni. En 2021, l’ancien président tanzanien Jakaya Mrisho Kikwete avait déjà entrepris des démarches pour plaider la cause de Sambi auprès de la présidente Samia Suluhu, sans succès. Aujourd’hui, cette piste est de nouveau explorée, bien qu’aucun accord ne soit encore conclu.
Une manœuvre politique calculée
La libération de Sambi, figure encore populaire et influente aux Comores, est un sujet politiquement sensible. Son exil permettrait de réduire son impact sur la scène politique nationale, tout en répondant à certaines pressions internationales et locales. Cependant, cette stratégie comporte des risques. Le choix du pays d’accueil et les conditions de son départ pourraient entraîner des réactions variées, aussi bien au sein de la population comorienne qu’à l’étranger.
Une conclusion encore incertaine
Malgré les avancées dans les négociations, le dossier reste complexe. Si le principe de la libération semble acquis, le désaccord sur le pays d’exil freine sa mise en œuvre. Azali et son équipe continuent d’explorer différentes options pour parvenir à une issue qui satisfasse les différentes parties impliquées.
Cette affaire, emblématique des enjeux politiques et diplomatiques des Comores, demeure sous les feux de l’actualité. L’avenir de Sambi, entre exil et liberté conditionnelle, pourrait redessiner les équilibres politiques du pays et marquer un tournant dans les relations internationales des Comores.
Saïd Hassan Oumouri
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