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Azali Assoumani sur Rfi: Les relations avec la France «sont au beau fixe»

Le président de la République évoque «un partenariat obligatoire» avec la France et juge nécessaire de privilégier encore et toujours le compromis au sujet du contentieux sur l’île comorienne de Mayotte. «On s’est dit que, effectivement, voilà ce qui nous différencie, on le laisse de côté. On voit ce qui nous rassemble», a-t-il expliqué, précisant qu’il est de la responsabilité historique des dirigeants de trouver les voies et moyens pour éviter les drames humains, faisant allusion aux nombreux décès enregistrés entre Ndzuani et Mayotte.

Le chef de l’Etat s’est exprimé hier sur Radio France internationale (Rfi). Avec Magali Lagrange, l’une des correspondantes de Rfi à Washington où il participe au sommet Etats-unis-Afrique, Azali Assoumani a abordé quatre sujets essentiels : la prochaine présidence en exercice de l’Union africaine, le procès sur la citoyenneté économique couplée avec la condamnation de l’ancien président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le dialogue avec l’opposition et les rapports entre les Comores et la France au sujet de l’île occupée de Mayotte.


Sur ce dernier point, le président de la République a reconnu le caractère stratégique des liens avec la France. «Il y a plus de 300 mille Comoriens en France. C’est un partenariat obligatoire», a-t-il d’abord rappelé. Evoquant des relations «au beau fixe», Azali Assoumani juge nécessaire de privilégier encore et toujours le compromis au sujet du contentieux sur l’île comorienne de Mayotte. «On s’est dit que, effectivement, voilà ce qui nous différencie, on le laisse de côté. On voit ce qui nous rassemble», a-t-il expliqué.

Eviter les drames humains à Mayotte

Le président a fait savoir qu’il est de la responsabilité historique des dirigeants de trouver les voies et moyens pour éviter les drames humains, faisant allusion aux nombreux décès enregistrés entre Ndzuani et Mayotte. «La France et les Comores sont des partenaires. Sur ces problèmes-là, j’espère qu’on va trouver un consensus pour l’intérêt des deux pays», espère-t-il.Revenant sur la présidence de l’Union africaine dont le poste doit être attribué, en février prochain, à l’occasion du prochain sommet des chefs d’Etat à Addis-Abeba, Azali Assoumani s’est montré serein quant au processus d’élection du futur président en exercice de l’organisation continentale. Il a rappelé des échanges entamés avec des dirigeants africains dont son homologue kenyan, William Ruto nouvellement élu.


«J’en ai discuté avec lui quand on était en Égypte. On n’a pas eu le temps d’approfondir. Mais j’avais pris contact avec le président de la Commission africaine et on s’est dit qu’on va en discuter ici. Et j’ose espérer qu’on va trouver un compromis favorable», a souligné Azali Assoumani. A la question de savoir si des tractations pourraient avoir lieu en marge du sommet de Washington qui rassemble plus de 40 chefs d’Etat du continent, le président s’est montré pédagogue. «On va discuter. J’en ai parlé avec le président de l’Union africaine, Macky Sall.

Le poste de président de l’Union africaine l’année prochaine revient à l’Afrique de l’Est. Donc, c’est à nous de trouver un consensus». Quant à ses priorités s’il est élu à la tête de l’Union africaine, le président parle de «la sécurité, tout ce qui est changements anticonstitutionnels, la lutte contre l’extrémisme, le terrorisme» qui, selon lui, nuisent «à la capacité de l’Afrique à avoir sa place» dans le monde.S’agissant du procès sur le programme de citoyenneté économique, le chef de l’Etat a déploré le comportement de l’ancien président Sambi, rappelant qu’il n’était pas au-dessus de la loi. «Quelqu’un qui a fait un acte anti-loi, on ne va pas le juger parce qu’il était président», a réagi Azali Assoumani lorsque le journaliste cherchait à savoir si la condamnation n’était pas de nature à compromettre la volonté de dialoguer avec les opposants.

Ouvert à tout dialogue avec l’opposition

«Mais ce qui a été fait, c’est au vu et au su de tout le monde. Parce qu’on est en train de voir un détournement d’argent. (…). Il n’est pas le seul président à être jugé : en Afrique, en Asie, en Amérique, en Europe. Il a fait un acte ignoble. Moi, je ne voudrais pas que ce soit un exemple pour les autres. Enfin moi… la justice. Donc, c’est quelqu’un qui a violé la loi, qui a trahi le pays», a ajouté le chef de l’Etat.Enfin, le président est revenu sur les rapports avec l’opposition, rappelant n’avoir jamais changé la constitution de son propre gré mais à la suite d’un consensus national, faisant allusion notamment à l’appel du Mouvement du 11 août dirigé par feu Ali Bazi Selim qui avait appelé à l’époque à une réconciliation de cœur entre Comoriens et une refonte du système institutionnel. «Je répète : la Constitution, ce n’est pas moi qui l’ai changée. C’est l’opposition elle-même. Je n’étais même pas au pouvoir. Ce n’est pas moi qui ai clamé qu’il faut qu’on change cette Constitution. Donc, quand j’ai été président, je l’ai appliquée», a-t-il indiqué, se disant toujours ouvert à tout dialogue avec l’opposition pourvu que cela se fasse dans les meilleures des manières.


«Dernièrement, on a tenu un dialogue politique pour essayer d’apaiser les tensions. Beaucoup d’opposants sont venus parce que, dans le cas des élections prochaines, il est temps que chacun donne son avis sur le mécanisme électoral pour que demain, il n’y ait pas de contestation», a souligné le chef de l’Etat qui dénonce ce qu’il qualifie de faux-semblants entretenus sur les réseaux sociaux. «Venez aux Comores, vous allez voir (rires). Donc, ils peuvent nous accuser. En tout cas, il y avait un deal en 2016, en 2019. On a un deal en 2024, qu’ils se préparent. Mais je peux vous dire sans prétention aucune, comparativement à d’autres pays, pas seulement africains, à d’autres pays, on doit s’estimer heureux aux Comores», a-t-il conclu.

Alwatwan 

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