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Azali a accueilli « avec humour » le gouvernement en exil

Ali Mliva Youssouf est le conseiller spécial du chef de l’État, chargé des affaires économiques. Il répond aux questions de La Gazette des Comores.

Question : Le chef de l’État vient de célébrer le 26 mai les deux ans de son investiture. Quel bilan tirez-vous notamment sur ce qui est des questions politiques dont vous êtes en charge ?

Ali Mliva Youssouf : Le bilan général du chef de l’état est positif. De l’économie nonobstant la crise de Covid-19 qui frappe le monde entier et qui a impacté considérablement toutes les économies du monde, en passant par le social au vu des réalisations en cours et des projections en termes de réforme sociale tel que celle de la Caisse de prévoyance sociale qui intégrera en son sein d’ici peu l’assurance maladie obligatoire pour le peuple comorien, entre autres. Maintenant s’agissant du bilan politique comme vous avez posé la question, il est aussi positif au regard de la stabilité du pays ainsi qu’aux réformes institutionnelles intervenues entre fin 2018 et 2019. Certainement, d’autres s’attendent que je parle de doula ya mapopote et sa suite, mais je préfère ne pas rentrer dans leur jeu au risque de perdre mon temps puisqu’au demeurant, ils crient et nous y travaillions pour faire avancer le pays.

Question : Le patron de l’entreprise CBE Ali Mohamed Mahamoudou a affirmé dans nos colonnes que le chef de l’État « n’a aucunement » répondu aux attentes économiques. Que lui répondez-vous ?

AMY : Le patron de CBE est quelqu’un que je connais bien et dont je respecte la vision des choses mais je ne partage pas ce point de vue. N’ayant pas vu son interview je me permets quand même de lui dire qu’en dépit de la crise pandémique du Covid-19 qui a secoué et mis à terre toutes les économies du monde, notre pays s’en sort pas mal, de la continuité des investissements, entre autres dans l’énergie, les routes, les infrastructures sociales et numérique, le secteur agricole, en passant par une croissance économique relativement maitrisée sans oublier la régularité des salaires qui permet aux bénéficiaires de consommer et cela joue un rôle important dans l’attractivité économique et j’en passe. Donc on ne peut pas dire que les attentes des Comoriens ne sont pas répondues sur le plan socio-économique.

Certes il y a beaucoup à faire, mais reconnaissons à la limite ces réalisations hautement importantes et stratégique dont certaines favorisent une croissance directe de notre économie. Je rappelle que dans le passé, notre taux d’endettement avait à un certain moment dépassé les 100% du PIB et cela avait plombé notre pays sur le plan du financement institutionnel. Aujourd’hui nous sommes à 33% du PIB ce qui libère le pays en termes d’investissement et nous sommes largement en dessous de la moyenne africaine qui est de plus de 50% du PIB et a fait des Comores un pays éligible aux financements multilatéraux et notre cadre macro-économique est stable. Tout ceci est le résultat d’une bonne gouvernance avec à sa tête son excellence Azali Assoumani.

Question : Comment le chef de l’État a-t-il accueilli la formation d’un gouvernement en exil dirigé par Moustoifa Said Cheikh ?

AMY : Il l’a accueilli avec humour rien que l’entendre dans ses discours. Il est serein et nous sommes derrière lui. Cependant, lui comme moi ainsi que l’AMP (Alliance de la mouvance présidentielle, ndlr) nous disons non à cette démarche par principe et par respect de nos institutions au-delà de toute considération ou démarche politicienne. L’opposition se goure malheureusement, elle est en perte de vitesse, figée et déboussolée complètement voire obsédée.

Question : Le parti Ulezi appelle à un dialogue inter-comorien. Que peut-il attendre de la part de la présidence ?

AMY : Le parti Ulezi a écrit au chef de l’Etat pour ouvrir un dialogue entre Comoriens sans préalable mais encore une fois l’illustration ci-haut relative à la débâcle de soi-disant opposition s’est manifestée puisqu’au lendemain de leur démarche publique appelant les Comoriens à la discussion, les membres du parti Ulezi ont essuyé toutes les criques de la part de certains qui opposent le régime voire même des insultes ont été tenues à leur encontre. Comme vous le savez le président a entendu la demande de ce parti même s’il a toujours prôné le dialogue et l’apaisement et pour preuve le 26 mai, il a encore renouvelé l’esprit de dialogue tout en restant mesuré et en restant dans le cadre constitutionnel actuel. Le président Azali est un homme de dialogue et il l’a bien démontré par le passé lorsque le pays était au bout de la dislocation.

Question : Votre mandat à la tête de l’AMP arrive à son terme ce mois de juin. Garderiez-vous la main si on vous renouvelait la confiance ?

AMY : l’AMP est une plateforme regroupant un certain nombre de partis soutenant le président Azali. Elle a montré ses capacités de rassemblement et de conquête de pouvoir au travers des échéances passées. Notre organisation dont j’ai eu l’honneur d’être le premier secrétaire général a accompagné le président Azali avec brio et nous avons réalisé un bilan positif puisque nous avons atteint nos objectifs. Il est vrai que mon mandat arrive à terme ce mois de juin mais cela n’entamera pas l’existence de l’organisation. D’ailleurs chacun de nous réfléchi comment continuer notre combat qui est de faire des Comores un pays émergent et comme vous le savez, un régime sans support politique puissant est comme un arbre sans branche. Pour ce qui est de ma candidature à un deuxième mandat je répondrai le moment opportun sachant que nos textes le permettent.

Propos recueillis par AO. Yazid / LGDC

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