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Aujourd’hui le riz, hier le courant, avant-hier le pétrole!

Les Comoriens doivent payer pour le laxisme, l’opacité, l’absence d’orthodoxie financière de ces puissants directeurs qui en oublient qu’ils devraient être nos obligés. Aujourd’hui le riz, hier l’électricité, avant-hier les produits pétroliers. De quelle augmentation demain sera-t-il donc fait? Ailleurs des têtes tombent pour moins que cela.

Le Comorien assiste impuissant à la dégradation de son pouvoir d’achat. Sa longue descente aux enfers s’est poursuivie ce 13 juillet avec la hausse du prix de la céréale la plus consommée en Union des Comores, à savoir le riz. Une augmentation de l’ordre de 33% présentée par nos sauveurs du Gouvernement comme une pilule moins amère à avaler. La veille, dans une grossière opération de communication, l’Onicor, avait publié fort opportunément sur sa page Facebook, que pour éviter la faillite de la société, le prix du riz devait quasiment doubler. Elle avait alors proposé que le sac de 25 kilogrammes passe de 7000 à 13 500 francs, et de 300 à 600 francs pour la vente au détail. Les Comoriens (ignorant que le montant avancé par l’Onicor n’était qu’une proposition, la fixation du prix revenant au gouvernement), ont paniqué, le prix d’un aliment qui passe du simple au double, c’est plus que ce que leur pauvre porte-monnaie peut supporter. Pourtant, Comoresinfos qui est le premier média àavoir parlé de cette hausse avait évoqué dans un article publié dans la matinée du 12 juillet, que la nouvelle structure de prix présentée aux commerçants était la suivante : le sac de 25 kilos passe à 9000 francs et le kilo à 400 francs. Votre média avait donc vu juste à peu de francs près. Le reste apparait comme une vulgaire mise en scène destinée à duper le Comorien. Et la subvention de 1 milliard annoncée par une batterie de ministres et un conseiller omniprésent pour combler le Gap devrait être accueillie comme une preuve de la solidarité du Gouvernement pour son peuple. Celui-ci devra désormais se dire qu’à chaque kilo de riz acheté, l’exécutif apporte une cotisation substantielle de 200 francs et avale en passant quelques couleuvres pour permettre au peuple dont il a lourde charge de se nourrir. Loin du tristement célèbre « robo kilo ya ubu » de l’ancien régime.

Pourtant, ce n’est un secret pour personne et encore moins pour la section des comptes de la Cour suprême qui établit des rapports édifiants, que ce qui plombe les finances des sociétés comoriennes ne sont pas tant le Covid-19 que la guerre en Ukraine mais une mauvaise gestion. Les puissants directeurs généraux puisent dans les caisses des établissements publics dont ils ont la fastidieuse charge comme ils le feraient avec leur propre argent. Tout le monde est au courant. Le Gouvernement est au courant et laisse faire. Résultat : les Comoriens doivent aujourd’hui payer pour le laxisme, l’opacité, l’absence d’orthodoxie financière et l’impunité deces puissants qui en oublient qu’ils devraient être nos obligés. Aujourd’hui le riz, hier l’électricité, avant-hier les produits pétroliers. De quelle augmentation demain sera-t-il donc fait ? Ailleurs des têtes tombent pour moins que cela. Mais que risquent-ils après tout, Beit Salam ne possède même pas de piscine.

Faïza Soulé Youssouf

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