Le plus grand parti aux Comores ne semble pas très respectueux de ses propres statuts et de la charte politique qu’il a élaborée. En effet, le chef du parti Juwa se présente toujours comme le chef du parti, même si son mandat a pris fin il y a trois ans, jour pour jour. Cela soulève des questions sur la crédibilité du secrétaire général du parti lorsqu’il accuse le président Azali de violer la constitution, alors qu’il ne peut même pas respecter les statuts du parti ni organiser une assemblée générale ou un congrès pour renouveler le bureau.
Pendant ce temps, alors que le secrétaire général prend une position différente des directives données par le leader charismatique emprisonné, le président Sambi, en refusant de participer aux élections présidentielles, les partisans restés fidèles à l’ancien leader vont organiser des primaires le dimanche 29, conformément à la volonté du chef. Cependant, une charte politique élaborée par la coalition des partis et personnalités favorables à la participation des partis stipule que ceux qui s’opposent aux élections présidentielles ne peuvent pas être candidats. Cette directive a été adoptée par le parti Juwa, qui est chargé de choisir son candidat à condition qu’il soutienne la participation aux élections. Pourtant, à la grande surprise de tous, Salim Issa Abdillah a tenu des discours virulents contre la participation de l’opposition aux présidentielles lors de réunions organisées par Barwan et le front commun contre les élections, notamment à Chidini.
Cela soulève des questions quant à la capacité du parti Juwa à respecter l’état de droit. Cette attitude est d’autant plus perturbante qu’elle est adoptée par des dirigeants qui sont eux-mêmes victimes du non-respect de la loi par le gouvernement. Le parti Juwa manque ainsi une belle occasion de montrer l’exemple, laissant les petits intérêts et manigances prévaloir sur l’intérêt général, même au sein du plus grand parti du pays. Alléluia
A.M
Réagissez à cet article