Alors que les Comoriens se préparent pour le mois sacré du ramadan dans un contexte d’inflation record, les employés des Aéroports des Comores (Adc) sont confrontés à une crise financière sans précédent. Depuis trois mois, soit de décembre 2023 à février, ces travailleurs n’ont pas touché le moindre centime de leur salaire. Une situation alarmante qui a atteint un point critique, comme en témoigne la diffusion d’une photo sur les réseaux sociaux montrant un employé arborant une pancarte réclamant ses droits, dénonçant ainsi cette précarité insoutenable.
Pour les employés, cette situation est non seulement intenable sur le plan financier, mais elle entrave également leurs projets personnels et familiaux. Les salaires impayés représentent un obstacle majeur dans leur quotidien, les contraignant à jongler avec des difficultés de transport et à peiner à joindre les deux bouts.
Face à cette crise, la direction de l’Adc reconnaît l’existence des arriérés de paiement. Maamoune Chakira, le patron de l’entreprise, a promis que le salaire du mois de décembre 2023 serait versé cette semaine, avec la garantie que les autres paiements suivront dès que possible. Il a également pointé du doigt les problèmes structurels qui ont contribué à cette situation, en particulier une masse salariale excessive héritée de ses prédécesseurs.
Chakira a souligné que la masse salariale représente près de 75% des recettes de l’entreprise, bien au-dessus des normes acceptables. Il a attribué cette situation à des recrutements massifs effectués depuis 2012, sans tenir compte de l’évolution réelle de l’activité de l’entreprise. Pour remédier à cette crise, Chakira envisage des réformes visant à réduire la masse salariale en se concentrant sur les métiers essentiels de l’exploitation aéroportuaire et en externalisant les autres.
Cependant, ces réformes ont été retardées en raison du contexte politique instable des derniers mois. Malgré les défis, Chakira reste optimiste quant à la possibilité de surmonter ces obstacles en collaborant avec le personnel et le gouvernement pour garantir un développement harmonieux des activités aéroportuaires.
IBM
Réagissez à cet article