Après onze mois de procédures, le tribunal spécial de Moroni a rendu un verdict ce mercredi 27 août : Ahmada Said—alias Bahassane—ex‑directeur de l’Union des Meck, est reconnu coupable d’atteinte aux biens publics et de détournement de fonds publics. Il écope d’une peine de quatre ans de prison, dont dix mois ferme, et d’une amende de trois millions de francs comoriens, soit près de 6 000 euros. Le jugement n’est toutefois pas définitif : la partie civile, insatisfaite, a d’ores et déjà annoncé son intention de faire appel.
Dans ce dossier, l’ancien président du conseil d’administration est lui aussi impliqué : le tribunal l’a déclaré complice dans l’achat du complexe Les Arcades, désormais siège de l’institution. Ces condamnations marquent une étape significative dans une affaire qui ternit l’image du plus grand organisme de microfinance des Comores.
Mais ce verdict judiciaire ne doit pas faire oublier une autre affaire tout aussi emblématique de la crise de confiance autour de la MECK Moroni. En 2016, une cliente avait déposé une somme importante d’or en garantie d’un prêt. Après remboursement, l’institution aurait dû lui restituer son bien. Or, l’or a disparu. La MECK-Moroni a reconnu « sa responsabilité » mais est demeurée « silencieuse depuis », sans entreprendre de geste de réparation ni explication publiquecomoresinfos.net.
« La cliente demande simplement son or », soulignait à l’époque Comores Infos, illustrant à quel point cette affaire reste sensible et mal gérée mk-mk.facebook.com.
Cette double affaire — judiciaire et financière — soulève des questions graves sur la gouvernance, la transparence et la responsabilité au sein de la microfinance nationale. Tant que de telles ombres planeront, la confiance des clients restera fragile.
IBM


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