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Un bilan positif pour le 9ème Festival de Cinéma Africain de Cordoue

12 novembre 2012

Un bilan positif pour le 9ème Festival de Cinéma Africain de Cordoue

Le Festival de Cinéma Africain de Cordoue, qui s’est déroulé entre le 13 et le 20 octobre, a été visité par 8 000 personnes, le double que la dernière édition.

Cordoue, Espagne, le 12 Novembre 2012. Plus de 8 000 spectateurs ont rempli les cinq cinémas où s’est déroulé le Festival de Cinéma Africain de Cordoue, une audience de moitié plus élevée que l’année précédente, qui compta environ 4 000 spectateurs. Pendant huit jours, 94 films du continent Africain et du Moyen Orient sous-titrés en espagnol ont été projetés. Le programme, composé de sept sections en compétition et hors-compétition, a proposé des films provenant de 28 pays et a décerné un total de 13 prix aux meilleurs films pendant la cérémonie de clôture. Cette année le griot du meilleur long-métrage à été décerné à Alain Gomis (Sénégal) pour Tey, le griot du meilleur documentaire à Teboho Edkins (Afrique du Sud) pour Gangster Project et le griot du meilleur court-métrage à Uda Benyamina (Maroc) pour Sur la Route du Paradis.

D’autre part, une centaine de professionnels de l’industrie du film d’Afrique, d’Europe et du Moyen Orient étaient au rendez-vous. Se sont aussi déplacés jusqu’à Cordoue les cinéastes ou producteurs de plus de la moitié des films qui ont rivalisé dans les trois sections en compétition. Enfin, le FCAT Espacio Profesional (FCAT Rencontres Professionnelles) a réuni cette année un nombre sans précédent d’experts du film, réalisateurs, distributeurs, directeurs de festival ainsi que de bailleurs de fonds pour le cinéma aussi bien publics que privés.

Le Festival de Cinéma Africain, un impact positif sur la ville de Cordoue

Mane Cisneros, directrice du Festival de Cinéma Africain de Cordoue, a déclaré que “le bilan de cette dernière édition a été certainement positif, venir à Cordoue a été une décision judicieuse qui a permis au festival de se consolider. Le festival a été profitable pour Cordoue et Cordoue a été profitable pour le festival”. Cisneros ajoute que l’évènement a eu un impact économique positif pour la ville dans son ensemble. “Le festival (dont la mise en place a commencé 10 mois auparavant) a eu un cout global de 450 000€ et le retour économique pour la ville, selon les a été évalué, à plus de 2 millions d’euros”.

Pour sa part, le Conseiller en Culture de la Mairie, Juan Miguel Moreno, a déclaré que “le festival a été soutenu par les citoyens de façon remarquable et nous souhaitons que, au cours des prochaines années d’autres entités publiques ou privées s’ajoutent à cet effort, en tenant compte des réussites du festival ainsi que de l’impact positif qu’il a sur Cordoue, en termes d’image et de retombées économiques.

Le festival soutient la ville dans son effort contre les conséquences de la crise de la dette. De plus, le festival a réussi une ample présence dans les médias nationaux et internationaux. Entre autres médias accrédités au festival, on note des reporters de la chaine TV britannique BBC, de la chaine TV Irakienne Al Sharqiya et de Radio Algérie International. Ainsi, le Festival de Cinéma Africain a contribué à donner plus de visibilité au côté multiculturel de la ville ainsi qu’à son potentiel d’accueil ou de participation à des investissements impliquant les pays d’Afrique et du Moyen Orient. Rappelons à ce propos, que cette ville millénaire située dans le Sud de l’Espagne a été pendant huit siècles un prospère califat Islamique.

La directrice du festival déclare que “Cordoue est le contexte parfait pour normaliser les industries des cinémas d’Afrique et du Moyen Orient, et leur faciliter l’accès d’une audience hispanophone. Cependant, elle reconnait aussi que “nous ne pouvons pas continuer cette mission seuls. Si nous voulons que le festival continue, nous avons besoin de plus de moyens”.

Réseaux de collaboration pour les Festivals de Cinéma Africain en Europe

Le FCAT Espacio Profesional (rencontres professionnelles autour de l’industrie du film) s’est déroulé pendant six jours avec des débats, tables rondes et ateliers. Dans ce cadre on peut relever deux réussites majeures. D’une part, la fondation Lettera27, soutenue par Moleskine, a octroyé un fonds de 25 000 euros dénommé Le Regard du Réalisateur, à la réalisatrice Ghanéenne/Kényane Hawa Essuman pour le développement de son projet de film Djin.

D’autre part, ces rencontres professionnelles ont réuni pour la première fois les directeurs de six festivals de cinéma africain en Europe pour explorer de nouvelles possibilités de synergie, face à leur difficulté commune pour recueillir des fonds de façon soutenue. Chaque festival a sa structure de financement particulière, mais tous ont recours à une source de financement public similaire : principalement les institutions de coopération internationale ou culture, locales, nationales ou européennes. Pendant la crise actuelle de la dette, ces deux domaines ont été la cible des économies budgétaires des gouvernements. Ainsi le festival de Cordoue, doit de faire face à un déficit budgétaire important dû à la quasi disparition du soutien de son principal et plus ancien bailleur de fonds, Casa Africa.

Pendant la rencontre des directeurs de festival à Cordoue, une des solutions discutées à été l’établissement d’un réseau collaboratif pour faire face à cette situation de façon coordonnée ainsi que pour mieux coopérer dans la promotion des films Africains en Europe. Ont participé à cette rencontre Mane Cisneros (Directrice du FCAT Cordoue), Heidi Lobato, directrice d’Africa in The Picture (Pays-bas), Lizelle Bisschoff, directrice de Africa in Motion (Royaume Uni), Isabel Arrate, représentante du Fonds IDFA (Pays-Bas), Guido Convents, directeur d’Afrika Filmfestival (Belgique), Karl Rössel, représentant le festival Filminitiativ (Allemagne), Hans Christian Mahnke, representant d’AfricAvenir (Namibie), et Jesus Hernandes, représentant de Media Desk Europe en Espagne.

Ce premier dialogue a mené à la rédaction d’un plan d’action qui a été discuté d’avantage à l’occasion du festival de cinéma africain d’Amsterdam, Africa in the Picture. Initialement, la mission de ce réseau c’est d’améliorer la compréhension mutuelle avec les institutions et bailleurs de fonds Européens, ainsi que d’arriver à collaborer mieux et plus souvent, par exemple en partageant des frais communs entre festivals. De plus, la coopération devient de plus en plus nécessaire maintenant que 5 festivals de cinéma africain en Europe se déroulent pendant les mois d’Octobre et de Novembre (en ordre chronologique : Cordoue, Amsterdam, Édimbourg, Londres, et Apt).

Cinenomada, le programme de distribution filmique

Comme d’autres festivals, le Festival de Cinéma Africain de Cordoue cherche à se consolider comme un point de départ pour la distribution sur le monde hispano-phone des films Africains. De fait, le septième art en Afrique affronte une série de défis qui limitent sa capacité. Entre autres, la croissante difficulté de circulation des œuvres audiovisuelles, la dramatique réduction du nombre de salles sur le continent et l’absence de politiques locales d’appui au secteur.
Dans le but de contribuer à la lutte contre ces défis, al Tarab, l’organisation à but non-lucratif qui organise le festival, a créé en 2006 un programme de distribution filmique connu comme Cinenomada (Cinéma nomade). Au fils des années, le festival a réuni environ 700 titres de films africains ou sur l’Afrique sous-titrés en espagnol. Cinenomada est aujourd’hui le seul mécanisme établi de distribution du cinéma Africain en Espagne, et le plus important de son genre dans les pays hispanophones.

Cinenomada offre a tous types d’organisations son ample sélection de films sous-titrés en espagnol, en échange du simple paiement des droits de diffusion. De cette façon, Al Tarab offre un revenu, pa fois le seul qu’ils obtiennent de leur travail, aux réalisateurs et producteurs du continent africain. De plus, il rend le cinéma africain accessible à l’audience au-delà des dates du festival. L’année dernière, Cinenomada a mené à terme 250 projections dans 36 villes d’Espagne et d’Amérique Latine.
Les 94 films projetés dans cette dernière édition du festival sont déjà disponibles pour diffusion.

Canal + Espagne acquiert les droits de diffusion de Demain Alger

Une autre contribution du Festival de Cinéma Africain de Cordoue à l’industrie du film africain a été celle de faciliter le contact entre les réalisateurs, les producteurs, les directeurs artistiques d’autres festivals et les représentants de canaux commerciaux et culturels de distribution.
Cette année, parmi les 13 prix qui ont été décernés aux films des sections en compétition, la chaine TV espagnole Canal + a acquis les droits de diffusion du court-métrage Demain Alger ?, réalisé par .Amir Sidi-Boumediène
Cette récompense fait partie de la politique de Canal + de soutien du court-métrage et implique la diffusion de Demain Alger ? Pendant une période d’un an à partir de Janvier 2013 en Espagne.

A propos du Festival de Cinéma Africain de Cordoue (FCAT)

Le Festival de cinéma africain de Cordoue (FCAT) est un festival indépendant et une compétition. C’est l’un des rendez-vous majeurs du film africain en Europe. Le festival a célébré sa 9ème édition du 13 au 20 octobre dans la ville andalouse de Cordoue.

Le festival -organisé par l’ONGD Al Tarab, avec le soutien, entre autres, de la Mairie de Cordoue, de la Junte d’Andalousie et de l’Agence espagnole de coopération internationale pour le développement (AECID)- s’est installé pendant une semaine dans la ville de la Mosquée avec la projection de 94 films d’Afrique ou sur l’Afrique, un Espacio Profesional (Rencontres Professionnelles, qui inclurent un forum de coproduction cinématographique), des expositions, ateliers et activités parallèles pour tous les publics.

Pour plus d’informations, visitez www.fcat.es/FCAT_fr



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