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Un 6 juillet sans engouement sur les réseaux sociaux

Les Comoriens ont-ils perdu la fierté de la patrie ?

Le 6 juillet 2019 aura fait une figure d’exception depuis l’avènement des réseaux sociaux, Facebook en tête, chez les internautes Comoriens. Si contrairement à d’autres pays, aux Comores nous n’avons pas cette habitude de parer nos maisons du drapeau national à l’approche de la fête nationale, sur Facebook la fierté se faisait ressentir. Et retentir aussi ! Mais ça, c’était avant. On voyait un déferlement des artistes qui dévoilent leurs talents en redessinant le drapeau multicolore chacun avec son propre style. Ces images une fois balancées sur la « place publique » sont courues par les autres internautes qui s’en raffolent pour en faire leur photo de profil ou/et de couverture. Les poésies non plus ne manquaient pas à l’appel, aussi bien en français qu’en shikomori.

Cette fierté, à part la traditionnelle cérémonie à la place de l’indépendance, était sur les réseaux sociaux jusqu’en 2017. L’on constate malheureusement que la fête nationale de cette année 2019 est très terne, morose, sur ces plateformes-là. Elle semble, si on peut se permettre le terme, être « rejetée » par les Comoriens. Un « rejet » qui se traduit sans doute par les violations à répétition de l’Etat de droit par le régime en place depuis début 2018. Une gouvernance machiavélique qui endeuille les comoriens habitués à une forme de pacificité depuis l’an 2001 suite à l’accord cadre de Fomboni.

Arrivé au pouvoir en 2016, Azali aura le culot de tout chambouler, à sa guise, et provoquer ainsi le courroux de ses concitoyens. Ceux qui ont eu le courage de le dénoncer ont fini en prison. Ceux qui sont en liberté ne sont pas sûrs de l’être jusqu’au lendemain. C’est le qui-vive permanent ! Une peur permanente ! La psychose, pour couper court. Tout compte fait, les Comoriens ont le sentiment (réel est-il) que leur pays est pris en otage. Les pleurs, les cris, la colère, la déception et les prières se superposent hélas sur la fierté. Autant d’abord libérer la patrie avant qu’on ne s’incline, fiers comme avant, devant le drapeau solidement fixé sur sa hampe.

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