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Suspension de l’agrément d’Ab Aviation: Le secteur privé crie au scandale

L’audit financier, a priori “positif”, réalisé par l’Anacm sur “la solvabilité d’Ab aviation” n’aura pas permis, comme espéré par le secteur privé, la levée de la suspension de la compagnie, entérinée le 19 mars dernier. Les opérateurs économiques dénoncent “une inertie”, et saisissent les “hautes autorités pour que la levée de cette suspension se fasse dans les meilleurs délais”.

Les organisations du secteur privé demandent la levée de la mesure de suspension de l’agrément de la compagnie Ab Aviation. Sous l’égide du ministère des Transports, l’Agence nationale de l’aviation civile et de la météorologie (Anacm) a diligenté un audit de 72 h sur l’état financier de la compagnie aérienne Ab aviation dont le ministère précité a retiré la licence d’exploitation le 19 mars dernier.

“Les conclusions de cet audit financier confirment la bonne santé financière d’Ab aviation et sa capacité à continuer son exploitation”, ont souligné les organisations patronales, à savoir la Nouvelle Opaco, Modec, et Synaco, dans un communiqué distribué hier en marge d’une conférence de presse organisée au restaurant le Sélect. L’on apprend que malgré cela, l’agence gérée par Ayad Bourhane n’a pas obtenu gain de cause auprès du ministère des Transports pour une éventuelle levée de suspension.

La cause ? Le ministère estime que “l’Anacm n’a pas les compétences pré-requises pour mener une telle enquête” sur l’audit financier, pourtant, “c’est le même ministère qui leur a confié cette étude”, devait s’étonner Hamidou Mohama, vice-président de la Nouvelle Opaco. Ce dernier, empli de désillusion, avance que les organisations patronales ont rencontré, lundi, le ministre des Transports pour plaider la cause d’Ab aviation. Mais ledit ministère, méfiant des résultats de l’audit, serait en phase de confier l’enquête à une autre institution, ce qui, en soit, s’apparente à “une injustice”, estime Mohamed Keldi.

Une compagnie condamnée à disparaître

Les conférenciers nourrissent l’inquiétude de voir la compagnie Ab aviation sombrer irremédiablement. Et, avec elle, “une centaine d’employés” sous le joug du chômage. Les mots choisis par les organisations patronales traduisent toute leur angoisse, Ab aviation serait “une entreprise que l’on tue, de l’emploi que l’on sacrifie”, ecrivent-ils. Pourtant, estime Hamidou Mhoma, la compagnie aurait très bien pu continuer ses activités, en attendant que les enquêtes déterminent les vraies causes du crash. Pour rappel, jusqu’à lors, le fuselage de l’appareil d’Ab aviation qui s’est crashé le 26 février dernier au large de Mwali n’a toujours pas été retrouvé, voire même localisé.

De ce fait, les enquêteurs n’ont guère pu élucider le mystère qui plane, presque deux mois plus tard, autour des circonstances du crash du vol Y61103 qui avait à son bord, douze passagers et deux membres d’équipage. Et, tant que de faits réels n’auront pas incriminé Ab aviation, les conférenciers continueront à considérer le retrait de la licence d’exploitation de la compagnie comme “illégitime”.Quand bien même la compagnie aérienne aurait des problèmes financiers, ledit audit “rapporte que deux banques à savoir la Bic et Exim bank se disent prêtes à accompagner Ab aviation en cas de pépins financiers”, a fait savoir Hamidou Mhoma. Il ajoutera que la cause financière ne serait pas “la base solide sur laquelle le ministère devrait s’appuyer pour sanctionner Ab aviation”. Pour rappel, le 19 mars dernier, la décision N°22/052/Mtma/Sg portant “suspension de l’agrément N°20/098Mpteni-Tma/SG de la compagnie de transport aérien d’Ab aviation” avait mis fin à toute activité de la compagnie.

Housni Hassani / Alwatwan

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