
Le 11 février 2025, dix nouveaux groupes électrogènes ont été livrés à Moroni pour tenter de soulager les coupures d’électricité qui paralysent le pays. Un investissement de 4 milliards de francs comoriens porté par la Société nationale de l’électricité des Comores (Sonelec). Le nouveau directeur général, Moumini Soilahoudine, a supervisé leur arrivée, affirmant que ces équipements contribueront à stabiliser le réseau.
Mais cette annonce peine à convaincre la population. Depuis des décennies, les Comores enchaînent les acquisitions de groupes électrogènes sans jamais résoudre durablement la crise énergétique. Chaque nouvelle livraison suscite d’abord l’espoir, avant de laisser place à la frustration face à l’inefficacité persistante du système électrique.
Les Comores connaissent des délestages chroniques qui freinent le développement économique et détériorent les conditions de vie des habitants. Si les équipements techniques sont régulièrement renouvelés, les problèmes persistent, et beaucoup pointent du doigt des défaillances structurelles plutôt qu’un simple manque de matériel.
Un rapport de la Banque mondiale souligne que la crise énergétique comorienne est aggravée par une mauvaise gouvernance et des coûts de production élevés. Malgré les milliards investis, les infrastructures restent obsolètes et la gestion inefficace, laissant planer le doute sur l’impact réel de cette énième acquisition.
Face au scepticisme généralisé, les autorités évoquent des alternatives, notamment le développement de l’énergie solaire et la réhabilitation des infrastructures existantes. Certains experts suggèrent une production d’électricité plus décentralisée, permettant à chaque région de gérer son propre réseau pour éviter la dépendance à un système défaillant.
Si ces solutions paraissent plus viables à long terme, leur mise en œuvre demeure incertaine. En attendant, les Comoriens continuent de subir des coupures, et beaucoup craignent que cette nouvelle livraison ne soit qu’un palliatif de plus dans une stratégie de dépannage qui dure depuis des décennies.
ANTUF Chaharane
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