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Soilahoudine Moumini,à la tête de la SONELEC. Pourra-t-il réussir là où tous ont échoué ?

 

 

La Société nationale d’électricité des Comores (SONELEC) a un nouveau directeur général : Soilahoudine Moumini. Nommé par décret présidentiel le 5 février, cet ingénieur en informatique et en génie électrique fait partie des rares cadres comoriens de la diaspora à avoir été appelés à diriger une entreprise publique stratégique. Mais pourra-t-il briser la malédiction de l’électricité aux Comores, là où tous ses prédécesseurs ont échoué ?

Depuis plus de dix ans, l’électricité aux Comores est synonyme de délestages interminables, d’équipements obsolètes et de promesses non tenues. Les populations ont appris à vivre avec des coupures de courant aléatoires, affectant les foyers, les entreprises et les services publics. Pourtant, plus de 22 milliards de francs comoriens ont été injectés dans la SONELEC depuis 2016 pour résoudre ce problème.

Le cycle infernal est bien connu : tous les trois ans, de nouveaux moteurs sont achetés pour tenter d’améliorer la production, mais ils finissent rapidement en panne, faute d’un entretien rigoureux et d’une gestion efficace. Le même schéma se répète à chaque nouvelle nomination de directeur général, alimentant la méfiance et le désespoir de la population.

Contrairement à ses prédécesseurs, Soilahoudine Moumini ne vient pas du circuit habituel de la gestion publique comorienne. Issu de la diaspora, il a acquis une solide expertise dans la gestion de systèmes énergétiques et informatiques. Avant sa nomination, il était responsable de la coordination du Projet d’Appui au Système d’Information de la Gouvernance Financière au ministère des Finances. Il a également passé dix ans chez Sagemcom Tunisie, où il a piloté plusieurs projets dans le domaine des infrastructures technologiques.

Sa nomination suscite donc un espoir mesuré. Pour la première fois, la SONELEC est dirigée par une compétence reconnue dans le domaine, qui n’a pas été formée au sein du système local, souvent critiqué pour son inefficacité et ses pratiques opaques.

Malgré ce profil atypique, les Comoriens ne nourrissent plus d’illusions. La SONELEC a épuisé la patience de la population, qui ne croit plus aux grands discours de réforme. Soilahoudine Moumini devra donc prouver par des actes concrets qu’un changement est possible.

Pour réussir là où tous ont échoué, il devra :

Mettre fin au cycle de mauvaise gestion et de gaspillage des ressources.

Optimiser les investissements pour éviter la répétition des échecs passés.

Gérer la SONELEC avec transparence et rigueur, en s’appuyant sur des standards de gouvernance éprouvés.

La nomination de Soilahoudine Moumini représente une opportunité rare pour la SONELEC : celle d’être dirigée par un expert de la diaspora, avec une approche nouvelle et une vision plus technique. Mais les défis structurels de l’entreprise sont énormes, et son succès dépendra de sa capacité à imposer une rupture avec les pratiques du passé.

Le scepticisme est immense, mais s’il parvient à stabiliser la fourniture d’électricité et à éviter le sempiternel scénario des moteurs qui tombent en panne, il pourrait marquer une première avancée. Sinon, son nom viendra simplement s’ajouter à la longue liste des directeurs oubliés, incapables de redresser une entreprise devenue le symbole de l’échec de la gestion publique aux Comores.

Said Hassan Oumouri

 

En 2016, une maman a déposé une importante quantité d’or à La Meck Moroni en garantie d’un prêt. Après avoir intégralement remboursé ce prêt, l’or aurait dû lui être restitué, mais il a été volé. L’institution a reconnu sa responsabilité, mais depuis, elle garde un silence troublant. Aucun geste de réparation n’a été fait. Méfiez-vous : cette structure n’est pas digne de confiance.

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