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Situation alarmante : «11% des adolescentes de 15-19 ans ont déjà eu un enfant»

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Selon une enquête de 2012 (Edsc-Mics 2), «11% des adolescentes de 15-19 ans ont déjà eu un enfant ou sont enceintes de leur premier enfant. Ce chiffre illustre l’ampleur de l’effort requis pour éliminer le mariage d’enfants à l’horizon 2030, un des résultats transformateurs que l’Unfpa vise à réaliser. La sensibilisation et le plaidoyer constituent un des piliers essentiels pour y parvenir.

 

Le Fonds des Nations unies pour la population (Unfpa) a, en partenariat avec l’association Agir pour la santé des femmes (Adsf), organisé une journée de sensibilisation hier à l’Institut universitaire de technologie de l’Université des Comores sous le thème «le mariage précoce et ses conséquences». L’objectif étant de sensibiliser les étudiants sur les mariages d’enfants et les dangers liés à la sexualité et à la grossesse avant un certain âge. Selon l’Unfpa, plus de 700 millions de jeunes filles ont été mariées avant leur 18ème anniversaire (dans le monde).
Devant un public attentionné et réceptif, le représentant de l’Unfpa, Mamadou Boina Maecha, a expliqué les missions de son organisme. Il fait part de l’urgence de soutenir les femmes enceintes parce «qu’aucune ne devrait mourir en donnant la vie».

Sensibiliser

Un témoignage poignant a ensuite été diffusé. «Fatima originaire d’une localité de Hamahame. Elle est mariée à l’âge de 16 ans. Elle a trois enfants. Son premier enfant est né en 2010. Elle a quitté l’école pour s’occuper de son mari et de ses enfants.»
Le chargé de la communication de l’Unfpa, Nasser Youssouf, a, de son côté, présenté la situation dans le pays mais aussi dans le monde entier. Et selon lui, la pauvreté et la pression familiale expliquent en grande partie les mariages précoces. Selon des chiffres officiels, 26% des jeunes filles vivant dans un pays à revenu faible et intermédiaire sont ainsi mariées avant l’âge adulte.
Ce phénomène ne toucherait pas que les filles puisqu’en moyenne «un garçon sur 25, soit 3,8 %, se marie avant ses 18 ans». S’appuyant sur des témoignages de jeunes filles yéménites, ougandaises ou encore nicaraguayennes, Nasser Youssouf déclare que les victimes subissent des actes de violence de la part de leurs conjoints ou de leurs familles.
A cela s’ajoute l’abandon des études et des risques liés à la santé puisque les corps de ces jeunes filles ne sont pas encore suffisamment constitués pour pouvoir supporter une grossesse.
Peuvent suivre alors des complications graves. Selon Nasser Youssouf, Ameena, qui habite au Yémen, est tombée enceinte peu de temps après avoir été mariée à l’âge de 15 ans. «Je ne savais pas ce qui m’arrivait pendant ma première grossesse. On aurait dit que quelque chose d’effrayant se passait dans mon ventre. Ma colonne vertébrale a subi des dommages à cause de cette grossesse précoce. Je n’étais pas prête à accoucher. Je n’étais pas prête à avoir un mari. Je ne savais même pas ce que signifiait le mariage.», disait cette jeune fille.
Pour endiguer, voire éradiquer, ces mariages précoces, l’Unfpa préconise «le renforcement et l’application des lois visant à lutter contre cette pratique». «Il est également indispensable de réduire le fossé des inégalités hommes-femmes», a-t-on proposé. Aussi, «il est primordial de donner aux jeunes les capacités de défendre leurs propres intérêts et leurs droits. Cela signifie qu’ils doivent pouvoir recevoir les bonnes informations sur leur santé sexuelle et reproductive et sur leurs droits», poursuit le chargé de la communication de l’Unfpa dans sa présentation.
Et selon une enquête de 2012 (Edsc-Mics 2), «11% des adolescentes de 15-19 ans ont déjà eu un enfant ou sont enceintes de leur premier enfant. Ce chiffre illustre l’ampleur de l’effort requis pour éliminer le mariage d’enfants à l’horizon 2030, un des résultats transformateurs que l’Unfpa vise à réaliser. La sensibilisation et le plaidoyer constituent un des piliers essentiels pour y parvenir.»

Abdallah Mzembaba/Alwatwan

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