
Ce 7 avril 2025 restera comme une date honteuse dans l’histoire de l’Université des Comores. L’ancien député français Said Ahamada, d’origine comorienne, y a tenu un discours glaçant de condescendance, de cynisme et de négation de la souveraineté nationale. « Mayotte française, c’est un avantage pour le reste des Comores », a-t-il osé déclarer, comme si l’amputation d’une partie du territoire pouvait devenir un tremplin de développement.
L’homme, aujourd’hui directeur de LADOM, s’est présenté en donneur de leçons, maquillant la colonisation en opportunité, et travestissant la douleur de tout un peuple en simple variable économique. C’est une gifle infligée à la mémoire de ceux qui se battent encore pour l’unité des Comores, une insulte à la lutte diplomatique de notre État, une provocation pure et simple.
Mais plus révoltant encore que les propos de cet émissaire officieux de la Françafrique : l’absence de réaction des étudiants comoriens. Aucun sursaut, aucune indignation, aucun mot plus haut que l’autre. Cette jeunesse qui devrait être la conscience de la nation a préféré le confort du silence à l’inconfort du patriotisme. C’est une trahison. Une abdication face à la falsification de notre histoire.
Sous couvert d’un discours « personnel », Ahamada semble venu recadrer un archipel qui ose lever les yeux vers la Russie et d’autres horizons. Ses mots sur l’investissement, la diaspora et l’autonomie sonnent creux face à son plaidoyer implicite pour le statu quo colonial.
On n’attendait pas des applaudissements, on espérait une résistance. Ce jour-là, c’est une salle pleine qui s’est tue. Et c’est tout un peuple qu’on a humilié.
Mohamed Youssouf
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