
Dans la localité de Ndrondroni, sur l’île de Mohéli aux Comores, la riziculture connaît une progression encourageante grâce à l’introduction de nouvelles variétés de semences. Ces innovations, issues du programme Korea-Africa Food & Agriculture Cooperation Initiative (Kafaci) et de l’ONG Africa Rice, ont permis de réduire considérablement le cycle de maturation du riz. Alors qu’il fallait auparavant quatre mois pour obtenir une récolte, ces nouvelles variétés permettent désormais une production en seulement deux mois et demi.
La coopérative agricole Mkamnono, composée majoritairement de femmes, joue un rôle central dans cette dynamique. Grâce à ces nouvelles semences, la production atteint désormais environ 16 tonnes par saison. Andhum Abdallah, président de la coopérative, se réjouit des progrès réalisés mais souligne également les nombreux défis à surmonter.
Des défis persistants à relever
Malgré les avancées, plusieurs obstacles freinent le potentiel de la riziculture à Ndrondroni. Le manque d’équipements agricoles modernes limite l’exploitation des 16 hectares de terres disponibles. En outre, la main-d’œuvre reste insuffisante pour répondre aux besoins croissants. Par ailleurs, les récoltes sont souvent endommagées par des oiseaux nuisibles, entraînant des pertes significatives.
Un autre problème majeur concerne la décortiqueuse, une machine offerte par le chef de l’État, Azali Assoumani. Essentielle pour le traitement du riz, cette machine est actuellement inutilisable en raison de sa consommation énergétique élevée, que la coopérative ne peut pas supporter. Cet état de fait handicape grandement les efforts des agriculteurs pour maximiser la valeur ajoutée de leur production.
Un appel à l’aide de l’État
Les membres de la coopérative Mkamnono, bien que résilients, appellent à un soutien renforcé de l’État. Un accès à des équipements agricoles adaptés, une meilleure gestion des nuisibles et une solution durable pour alimenter la décortiqueuse en énergie sont autant de priorités à adresser. Ils espèrent également que des politiques agricoles ciblées permettront de développer pleinement le potentiel de la riziculture à Mohéli.
Cette initiative, bien que prometteuse, illustre l’importance d’un accompagnement structuré pour atteindre l’autosuffisance alimentaire et renforcer la sécurité alimentaire dans les îles. Avec le bon soutien, Ndrondroni pourrait devenir un modèle de développement agricole pour l’ensemble des Comores.
ANTUF Chaharane
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