
La question de la démocratie aux Comores, comme dans de nombreux pays africains, soulève des interrogations sur la gouvernance. Comment peut-on parler de démocratie quand un gouvernement n’est pas capable d’assurer ses missions de base ? C’est une forme de coup d’État, car l’appareil de l’État est détourné de sa fin. Cette problématique se pose aujourd’hui dans un contexte où la démocratie en Afrique est questionnée. Est-ce que la démocratie se limite à des élections et des institutions, ou a-t-elle pour but la satisfaction de l’intérêt général ?
Un exemple récent de cette problématique est la situation sanitaire aux Comores. Les coupures de courant fréquentes ces derniers mois exposent la population à des maladies liées à la consommation d’aliments congelés et à l’utilisation de médicaments altérés. Selon Malida Abdelkader, inspecteur de santé, les délestages prolongés entraînent la détérioration de certains aliments et médicaments nécessitant une conservation permanente au froid. Il insiste sur la nécessité de jeter ces produits si leur état ne correspond pas aux indications de l’emballage ou de la notice.
Malgré une politique de contrôle mise en place par le gouvernement pour les aliments et les médicaments, celle-ci n’est pas totalement appliquée par les producteurs et les vendeurs de médicaments, en raison du manque de ressources humaines et financières. Pour garantir la sécurité alimentaire, l’inspecteur insiste sur l’importance d’informer la population sur les maladies liées à une mauvaise conservation des produits et d’encourager les citoyens à n’acheter que ce qu’ils prévoient de consommer dans la journée.
Ce cas illustre comment l’incapacité d’un gouvernement à assurer des services de base, comme l’électricité, peut avoir des conséquences graves sur la santé de la population, remettant en question la légitimité démocratique de ce gouvernement.
ANTUF Chaharane
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