
À trois mois du scrutin présidentiel prévu en octobre, le président ivoirien Alassane Ouattara a officiellement annoncé, mardi 29 juillet, sa candidature à un quatrième mandat. L’annonce, très attendue tant par ses soutiens que ses opposants, a été faite lors d’une allocution télévisée solennelle.
Âgé de 83 ans, Alassane Ouattara justifie sa décision par le contexte national et international : « Je suis candidat, parce que je veux que notre chère Côte d’Ivoire continue de demeurer un pays prospère, en paix et en sécurité », a-t-il déclaré. Il invoque également la légitimité constitutionnelle et ses capacités physiques : « La Constitution de notre pays m’autorise à faire un autre mandat et ma santé le permet. Je suis candidat parce que notre pays fait face à des défis sécuritaires, économiques et monétaires sans précédent, dont la gestion exige de l’expérience. »
Depuis plusieurs mois, les appels à sa candidature se multipliaient au sein de la majorité. Fin juin, le RHDP (Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix) avait adopté une résolution, à l’unanimité et en son absence, le désignant comme son candidat officiel, saluant le bilan de leur « champion du développement ivoirien » et le présentant comme garant de la stabilité régionale.
Mais cette décision risque de raviver les tensions. L’opposition, qui avait boycotté l’élection de 2020, contestait déjà la légalité de son troisième mandat, arguant qu’il violait la Constitution. Pour rappel, en mars 2020, Alassane Ouattara avait pourtant annoncé son intention de transmettre le pouvoir à une nouvelle génération, affirmant croire « en l’alternance et la transmission générationnelle ».
Dans son discours, le président a tenu à expliquer ce revirement : « Le devoir peut parfois transcender la parole donnée de bonne foi. » Il dit avoir toujours respecté ses engagements, mais estime que les circonstances actuelles exigent de reconsidérer sa position.
Avec cette candidature, la campagne présidentielle s’annonce déjà tendue en Côte d’Ivoire, où la question de l’alternance politique continue de diviser profondément.
Said Hassan Oumouri
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