
Le mardi 28 janvier, des manifestants ont pris d’assaut l’ambassade de France à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). Des vidéos circulant sur les réseaux sociaux montrent des flammes sur le mur d’enceinte de la représentation diplomatique située avenue Colonel-Mondjiba. Alors que les coups de feu retentissaient, le personnel de l’ambassade a été confirmé « sain et sauf » par une source diplomatique. L’attaque était toujours en cours à 11 h 30, et les autorités congolaises ont été appelées en renfort.
Ces manifestations s’inscrivent dans un contexte de tensions croissantes en RDC. À Goma, située à plus de 1 500 kilomètres à l’est de Kinshasa, les troupes rebelles du M23, soutenues par le Rwanda, ont récemment progressé, provoquant colère et indignation au sein de la population congolaise. La France, accusée par certains manifestants de complicité avec le Rwanda, est devenue une cible symbolique.
Pourtant, Emmanuel Macron et les représentants français à l’ONU ont publiquement condamné les actions du M23 et dénoncé le soutien militaire rwandais. Dimanche dernier, le représentant de la France à l’ONU, Nicolas De Rivière, a réaffirmé la solidarité de son pays avec la RDC, tout en condamnant les violations de la souveraineté congolaise et l’escalade des violences qui ont conduit au déplacement de dizaines de milliers de civils.
Malgré ces déclarations, les accusations d’indulgence envers Kigali persistent, alimentant un ressentiment populaire qui a culminé dans l’attaque contre l’ambassade française. Ces violences illustrent l’ampleur des tensions dans la région, où diplomatie et hostilités s’entrechoquent au détriment des populations civiles.
Said Hassan Oumouri
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