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Pénurie alimentaire : «Trouver les voies et moyens pour ne pas aggraver la crise»

Les pouvoirs publics, le secteur privé et le patronat ont tenu une rencontre samedi, 3 juillet, dernier au ministère de l’Economie. A la suite de cette réunion, les différents intervenants ont déclaré à la presse l’objet de leur entretien.

Les ministres de l’Economie et des Finances, le patronat et l’Union des chambres de commerce ont tenu une réunion ce 3 juillet au ministère de l’Economie afin de trouver les voies et moyens pour ne pas aggraver la crise des denrées alimentaires. Une rencontre qui intervient dans un contexte particulier marqué par la pénurie des produits de première nécessité bat son plein avec une flambée vertigineuse des prix.

Des solutions, il n’en en est pas encore question, mais les acteurs y travaillent. «Avec les membres du gouvernement ici présents, nous avons fait un tour d’horizon des contraintes constatées au niveau mondial contre lesquelles nous n’y pouvons rien mais qui ont néanmoins un impact au niveau national. Par ailleurs, nous avons évoqué les contraintes rencontrées par le secteur privé, lesquelles ont été soulevées bien avant le début de cette crise, avec la rédaction d’un protocole d’accord», devait rapporter la présidente de la Nouvelle Opaco, Sitti Djaouharia Chihabiddine.

Le premier point de ce document signé en août 2020 après des travaux entamés en février de la même année, lequel concernait déjà le coût du fret et le délai de déchargement n’est toujours pas mis en application.La présidente de la Nouvelle Opaco voulait sans doute rappeler que «le secteur privé déjà claudiquant l’année dernière se retrouve amputé de ses deux jambes avec cette conjoncture internationale défavorable», croit savoir un interlocuteur ayant pris part à la réunion de ce samedi.

Conteneurs blogués à Mtsamdu et à Longoni

Parmi les solutions préconisées par le secteur privé, figure la sécurisation des produits qui doivent être acheminés aux Comores. «Si les armateurs rechignent à venir ici, nous devrions trouver le moyen d’aller récupérer nos marchandises surtout si elles se trouvent non loin de nous», a-t-elle fait valoir. Dans notre édition du 11 juin, le président du Modec, Mourad Bazi avait brandi cette proposition arguant qu’il était urgent pour le pays de se doter d’un porte-conteneur (acquis dans un partenariat public-privé) ne serait-ce que pour la dépendance alimentaire de l’Union des Comores avec l’étranger et la quasi nullité de stock de réserves alimentaires.

Pour comprendre l’urgence d’une telle acquisition, selon différentes sources, il suffirait que l’on se dise que plus de 180 conteneurs à destination de Moroni sont depuis plusieurs semaines au port de Mtsamdu ya Ndzuani en attente d’un transbordement, d’autres se trouvent à Longoni, à Mayotte, ou encore à Mombasa.L’idée semble faire son bout de chemin mais en attendant cette acquisition, selon quelques indiscrétions, le secteur privé a aussi plaidé, pour un port de Moroni plus attractif, avec une réduction du temps de transit -3 jours au lieu de 7 voire 20 jours- notamment avec un déchargement plus rapide et l’allègement des frais d’assistance par la Société comorienne des ports «dont le coût s’est multiplié».

Le porte-parole du gouvernement, Houmed M’saidie, prenant la parole à son tour, a notamment argué que «l’Etat ne connaissait pas Cma-Cgm (armateur français de porte-conteneurs), que la responsabilité en ce qui concerne la fourniture des denrées incombait très majoritairement aux importateurs qui mais qu’il était du devoir des pouvoirs publics de les soutenir et d’aplanir du mieux possible, les obstacles».

Un bateau attendu ce lundi à Moroni

Vendredi, lors d’une conférence de presse toujours au sujet de cette crise, il avait jugé utile de rappeler que «l’Etat avait en charge l’importation de deux produits : le riz et les produits pétroliers». En ce qui concerne l’augmentation des tarifs du fret maritime mondial et son impact direct sur l’économie nationale, l’argentier de l’Etat, Saïd Ali Saïd Chayhane a évoqué l’importance des États comme le nôtre de créer les conditions attractives pour les ports au vu de la forte sollicitation des navires en cette période. «Nous n’avons encore arrêté aucune mesure mais ce que nous constatons et ce que nous constaterons dans un avenir proche nous permettra de prendre les décisions qui s’imposent pour ne pas aggraver une crise qui existe déjà».

Selon certaines informations obtenues ce samedi alors que nous mettions sous presse, un bateau de marchandises devait entrer au port de Moroni, ce dimanche 4 juillet.
Et un autre est attendu pour ce lundi 5 juillet. Lors de la rencontre public-privé de ce 3 juillet, le patronat avait plaidé pour un allégement des coûts des opérations au port. Il avait aussi regretté que Moroni Terminal qui s’occupe de la manutention du port de Moroni ne dispose que d’un chaland, ce qui ralentit fortement le déchargement.

Faiza Soule Youssouf

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