Au siège de l’ambassade saoudienne, on explique les ratés constatés par un « problème privé », entre, d’une part, les voyagistes comoriens et, d’autre part, des agences immobilières. « Le ministère saoudien des Affaires étrangères ne pouvait donner le feu vert à l’arrivée des pèlerins comoriens qu’une fois ce problème réglé et l’argent versé et ce, conformément aux nouvelles dispositions », y précise-t-on.
Le premier contingent des pèlerins comoriens est parti comme prévu le mercredi 2 septembre très tôt dans la matinée au bout d’un long suspens. Cependant, sur les 268 candidats au Hadj qui devaient embarquer dans ce premier vol, seuls 105 l’avaient été dont deux bébés. Les raisons de ce désagrément ? Le retard pris par les agences de voyage dans le paiement des loyers. En effet, l’ambassade d’Arabie Saoudite avait refusé de délivrer des visas tant que ces factures n’auront pas été réglées.
Mardi soir, devant ce blocage, le chef de l’Etat a convoqué la commission chargée des préparatifs du Hedj à une réunion extraordinaire pour voir comment désamorcer la crise. Le gouvernement comorien s’est ainsi engagé auprès de la représentation diplomatique saoudienne à veiller à l’apurement de cette dette locative dans les meilleurs délais.
Selon un membre de la commission, certaines agences auraient demandé à leurs clients de se rendre à l’aéroport avant même que le visa ne leur ait été délivré. « Ce sont ceux-là qui ont pu partir. Lorsque l’appareil d’Ethiopian Airlines a atterri, il était 3h du matin et il n’y avait que 50 personnes dans la salle d’attente. Certains n’avaient pas de visa, ceux qui en avaient étaient soit injoignables, soit ils ne pouvaient pas se déplacer et venir l’aéroport. Finalement, l’avion a décollé à 5h00 du matin à moitié vide », raconte notre interlocuteur.
A en croire une source du ministère de l’Intérieur, les agences de voyage avaient fait savoir à la commission nationale du Hedj qu’une panne était survenue au niveau des appareils du consulat d’Arabie Saoudite « alors qu’en réalité, elles n’avaient pas payé la totalité de la somme des loyers ».
Au siège de l’ambassade saoudienne, on explique qu’il s’agissait d’un « problème privé », entre, d’une part, les voyagistes comoriens et, d’autre part, des agences immobilières. « Le ministère saoudien des Affaires étrangères ne pouvait donner le feu vert à l’arrivée des pèlerins comoriens qu’une fois ce problème réglé et l’argent versé et ce, conformément aux nouvelles dispositions », a-t-on appris.
La question que l’on se pose est celle de savoir si le calendrier établi jusqu’ici pour les départs des pèlerins tient toujours au vu de tout ce tohu-bohu. Il faut dire que certains candidats du deuxième contingent s’étaient vu délivrer le visa dès le mardi, mais, le temps était trop serré pour qu’ils puissent se préparer en conséquence et embarquer dans ce premier vol. « L’équipage ne pouvait pas attendre au-delà de 5h00. Du coup, l’appareil est parti avec 165 sièges vides », indique un membre de la commission nationale.
Alors que nous mettions sous presse, au ministère des Affaires islamiques, des inquiétudes demeurent quant aux prochains départs des pèlerins. Le deuxième contingent devait partir ce 3 septembre à 2h38. Hier après-midi, il était question de repousser l’heure du départ, histoire de résoudre le problème de visas.
Des membres de la commission se sont réunis hier après-midi en cellule de crise à la présidence de la République pour « débloquer » la situation. Les choses pouvaient se décanter d’un moment à l’autre.
Selon Idi Bazia, porte-parole de la commission nationale, c’est un Boeing 777 qui est censé venir pour les deux derniers vols afin qu’il puisse transporter tous les pèlerins. « Si les visas ne sont pas accordés, ce sont les 165 personnes qui ont déjà le fameux sésame qui vont partir », devait-il-préciser.
Selon Mahmoud Chakir, président de la commission, le contrat initial relatif aux logements à la Mecque stipulait que les agences allaient payer 50% avant et l’autre partie une fois les pèlerins arrivés sur place. « Les agences immobilières à La Mecque ont dérapé. Elles n’ont pas rendu public ce contrat, ce qui aurait permis au ministère saoudien des Affaires étrangères de donner les autorisations nécessaires. Nous avons dû payer la totalité de l’argent via Money Gram », souligne-t-il.
Abouhariat Said Abdallah /Alwatwan
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